À la recherche des « boucles d’or »

Par Nicolas Ritoux | 12 mars 2024 | Dernière mise à jour le 15 mars 2024
3 minutes de lecture
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Une croissance raisonnable sera nécessaire pour soutenir les marchés d’actions tout en permettant une baisse des taux d’ici la fin de l’année, croit Natalie Taylor, gestionnaire de portefeuille à Gestion d’actifs CIBC.

« Les économistes s’attendent à un atterrissage en douceur, maintenant que les hausses de taux sont parvenues à freiner l’inflation. Celle-ci est passée d’un pic de 9,1 % en juin 2022 à 3,1 % en janvier 2024. Elle demeure néanmoins au-dessus de la cible de 2 % que les banques centrales ont établie comme critère pour rabaisser leurs taux », note Natalie Taylor.

L’experte rappelle que les marchés présumaient une baisse de taux dès mars 2024. Or l’économie reste vigoureuse, de même que le marché de l’emploi et les dépenses de consommation, ce qui crée des pressions inflationnistes et empêche les banques centrales de baisser leurs taux. Autrement, les actions risqueraient de sous-performer. 

Ce dont les marchés auraient besoin, selon elle, est un scénario de « boucles d’or » avec une croissance tout juste suffisante pour pousser les prix vers le haut tout en permettant une éventuelle baisse de taux.

Parmi les autres facteurs d’influence sur les actions, elle cite le fait que 60 % des démocraties du monde, comprenant la moitié de l’humanité, doivent tenir des élections cette année. L’une des plus importantes sera bien sûr l’élection présidentielle américaine.

« Si Trump l’emporte, on pourrait voir se reproduire le scénario de 2016 où de nouvelles barrières douanières ont été mises en place, des baisses d’impôt ont été votées, la transition énergétique a été freinée, des fusions-acquisitions se sont intensifiées et les dépenses publiques ont été réduites », évoque Natalie Taylor.

Elle rappelle également certains risques géopolitiques, tels qu’une escalade des hostilités en Europe de l’Est et au Moyen-Orient, ou encore en Asie, qui pourraient influencer les prix des matières premières et le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement. 

Il faut aussi surveiller le resserrement des conditions financières, notamment dans le secteur immobilier. « Les banques régionales ont fait marche arrière en matière de prêt à l’immobilier commercial et la fréquence des transactions a baissé », note l’experte.

Enfin, elle mentionne le rôle de l’intelligence artificielle qui a beaucoup poussé les marchés d’actions dernièrement, et devrait continuer de le faire cette année. « La demande de  processeur graphique (GPU) est très forte, mais certaines limites de capacité pourraient freiner la croissance du secteur. Cela est à surveiller. »

Dans ce contexte, comment repérer les aubaines ?

« Nous aimons bien le secteur des transports, qui profite directement des dépenses de consommation, et en particulier l’industrie ferroviaire et les services de livraison », rapporte Natalie Taylor, avant de recommander spécifiquement la Canadian Pacific (qui vient d’acquérir Kansas City Southern) et TFI International.

Elle cite aussi le secteur financier, et notamment Manuvie, qui comme tous les assureurs profite de la hausse de taux, mais dont le titre s’échange à rabais en raison d’inquiétudes concernant ses produits d’assurance pour soins de longue durée. D’autant plus que la compagnie a révisé ses positions et que sa profitabilité est appelée à s’améliorer. 

Enfin, elle recommande la firme d’ingénierie WSP qui présente de solides perspectives de croissance. 

« L’entreprise profite des investissements en infrastructure et des projets liés à la transition énergétique. Son envergure et son expertise lui permettent de remporter de nombreux projets qui à leur tour lui permettent de recruter des ingénieurs de talent. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

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Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.