La croissance des FNB surpasse celle des FCP

Par La rédaction | 4 mars 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Fillette se mesurant devant une échelle sur un tableau noir.
Photo : choreograph / 123RF

Les fonds négociés en Bourse (FNB) ont attiré 20 milliards de dollars en nouveaux actifs en 2018, surpassant pour la première fois depuis 2009 la croissance des fonds communs de placement, selon la Financière Banque Nationale.

Pas étonnant donc de constater que les six grandes banques et le Mouvement Desjardins ont tous pris le train en marche. Depuis le début de l’année, CIBC et la Banque Nationale ont lancé leurs propres FNB. Cela faisait suite à l’annonce en janvier d’une collaboration entre le plus grand gestionnaire mondial de FNB, BlackRock inc., et le plus gros gestionnaire d’actif canadien, détenu par RBC, pour vendre des FNB sous la marque RBC iShares. 

En juin dernier, le Mouvement Desjardins avait lancé sa propre gamme de neuf FNB, dont quatre multifacteurs à volatilité contrôlée et quatre à revenu fixe canadien. Un FNB d’actions privilégiées canadiennes complétait la gamme. 

EXPLOSION DE L’OFFRE

Les banques ont donc surmonté les réserves qu’elles avaient au départ face à ces produits proposant des bas frais. « Elles en sont toutes venues à la conclusion qu’elles devaient être dans la partie », soutient John Aiken, analyste à Barclays Capital, cité dans le Financial Post. 

Cet engouement se traduit par une explosion de l’offre de FNB. Au 31 janvier, on dénombrait 679 FNB au Canada, représentant 164,1 milliards de dollars d’actif. Entre la fin de janvier 2018 et la fin de janvier 2019, 110 FNB se sont ajoutés au pays. 

Cette abondance ne va pas sans poser des défis. « Cela complique la tâche pour les investisseurs individuels et les conseillers lorsque vient le temps de sélectionner les bons produits, à moins qu’ils ne soient très disciplinés », croit Dan Hallett, vice-président et directeur de HighView Financial Group.

De fait, les FNB se complexifient. On retrouve désormais des FNB factoriels ou multifactoriels, des FNB en gestion active, des niveaux de frais différents, etc. Les investisseurs doivent donc se montrer très attentifs et bien comprendre les produits. 

CONCENTRATION DE LA DISTRIBUTION

L’arrivée des banques pose aussi un problème bien connu dans l’univers des fonds communs de placement. Leur force de distribution pourrait les amener à prioriser leurs propres produits au détriment des autres. En janvier 2017, rappelle le Financial Post, un document de consultation des Autorités canadiennes en valeurs mobilières soutenait que la majorité des distributeurs de fonds communs au Canada ne distribuaient que leurs produits ou surtout leurs produits. 

La question des rendements se pose aussi. « Lorsqu’ils auront une assez longue existence et qu’un bon nombre de personnes auront investi dans les FNB pour une assez longue période, je suis pas mal certain que nous verrons des gens déçus du rendement de leur FNB, un peu comme nous l’avons vu avec les fonds communs au cours des derniers vingt ans », avance M. Hallett.

LA GUERRE DE LA QUALITÉ

Si certains ont vu l’alliance entre RBC et BlackRock comme un point tournant dans l’industrie des FNB et une menace pour les plus petits joueurs indépendants, tous ne sont pas d’accord.

Pour Som Seif, PDG de Purpose Investments, cette collaboration montre que certaines banques trouvent difficile d’entrer seules dans l’univers des FNB. iShares aurait de son côté démontré par sa participation qu’il est difficile pour un indépendant de construire au Canada un réseau de distribution rivalisant avec ceux des grandes banques. 

Toujours selon M. Seif, rien n’assure le succès des banques dans l’industrie des FNB. La qualité des produits fera foi de tout. Êtes-vous d’accord avec lui?

La rédaction