Le placement durable a la cote

Par La rédaction | 3 août 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un pot masson rempli de pièces de monnaie. Dans ces pièces est plantée une petite plante.
Photo : Romolo Tavani / 123RF

Plus de la moitié des fonds canadiens axés sur l’empreinte environnementale, la responsabilité sociale et la bonne gouvernance (ESG) ont obtenu de meilleurs rendements que leurs homologues traditionnels au deuxième trimestre, selon Morningstar.

Dans un récent rapport, la firme note en effet que 58 des 99 fonds ESG canadiens se sont classés dans le premier ou le deuxième quartile de leur catégorie durant les mois d’avril, mai et juin. Et sur l’ensemble du premier semestre, Morningstar souligne que les résultats sont encore meilleurs, avec 63 des 88 fonds recensés qui ont réalisé une performance supérieure à celle des fonds classiques.

Relevant que ces résultats suivent le même schéma que les fonds et indices équivalents aux États-Unis, la firme souligne que « ce ratio était particulièrement clair pour les fonds d’actions, qui représentent la majorité des placements durables » au pays.

Le rapport montre aussi que, au 30 juin dernier, l’actif investi dans les placements durables d’un océan à l’autre atteignait 8,8 G$, soit une augmentation de 13 % par rapport à la fin de 2019. Par ailleurs, comparativement au premier trimestre, l’estimation des flux monétaires nets en direction des fonds durables a été plus modeste au deuxième trimestre, bien que toujours positive (à 135 M$).

UN SECTEUR PLUS DYNAMIQUE AU CANADA QU’AUX ÉTATS-UNIS

Selon Morningstar, ce résultat a démontré « un enthousiasme très modéré » par rapport aux 750 M$ de flux de capitaux observés entre le 1er janvier et le 30 mars 2020. Mais si l’on replace cet « enthousiasme » dans son contexte, « on peut dire qu’il témoigne toujours d’un intérêt sain », ajoute-t-elle. « Compte tenu de la volatilité des marchés mondiaux pendant la pandémie de coronavirus et des sorties nettes observées dans les fonds d’allocation domiciliés au Canada depuis le début de l’année, il semble que les investisseurs continuent d’exiger des approches d’investissement durables à une époque où il n’existe pas d’enthousiasme généralisé sur les marchés », note le rapport.

« Les Canadiens n’ont que l’embarras du choix quant aux fonds qui utilisent des approches intégrant les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance, mais leurs options sont limitées dans le domaine des fonds sectoriels environnementaux. De même, les investisseurs au pays jouent sur le velours pour ce qui est des fonds qui éliminent explicitement les participations à des secteurs controversés, comme l’armement et le tabac, mais n’ont pas beaucoup de choix en matière d’exclusion de l’avortement et de la recherche sur les cellules souches, des tests sur les animaux, du cuir et des fourrures, ou des pesticides », indique encore le rapport.

De leur côté, les actifs ESG mondiaux avaient atteint 1,06 trillion de dollars américains au 30 juin, soit une hausse de 23 % par rapport au trimestre précédent. Les entrées dans les fonds mondiaux ont pour leur part augmenté de 72 % au cours du deuxième trimestre, pour s’établir à 71,1 G$ US. Le nombre total de fonds « responsables » s’élève désormais à plus de 3 400 dans le monde, incluant les quelque 125 produits lancés durant cette période.

Au Canada, quatre placements durables supplémentaires ont vu le jour entre les mois d’avril et de juin, soit un total de 15 nouveaux produits lancés depuis le début de l’année et une offre disponible de 114 produits nationaux. À titre de comparaison, seuls 23 lancements ont eu lieu aux États-Unis durant le premier semestre, alors que ce marché est dix fois plus important en termes d’actifs que son homologue canadien.

La rédaction