L’équilibrage 60/40 reste la meilleure stratégie

Par Nicolas Ritoux | 9 avril 2024 | Dernière mise à jour le 30 avril 2024
3 minutes de lecture
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Face à l’incertitude ambiante, mieux vaut se fier au principe éprouvé de la diversification, plaide David Wong, Chef des placements, directeur général et chef, Solutions de placement totales à Gestion d’actifs CIBC.

Alors que beaucoup évoquent la perspective d’un atterrissage en douceur, où l’on reviendrait aux niveaux cibles des banques centrales en évitant une récession, les marchés d’actions ont encore de beaux jours devant eux. Mais il est difficile d’évaluer à quel point cet optimisme est déjà reflété dans les prix actuels.

« Les actions américaines ont déjà monté de 13 % depuis le début de l’année, et pas seulement sous l’effet des Sept Magnifiques qui avaient à elles seules porté le marché en 2023. En 2024, l’énergie et les services financiers se sont mis de la partie tandis que les biens discrétionnaires ont perdu de leur vigueur. La performance des marchés d’actions gagne donc en amplitude, avec à la clé la perspective d’un atterrissage en douceur. Mais celui-ci est encore loin d’être assuré. Il est donc important de se protéger contre la possibilité d’un atterrissage plus rude que prévu », prévient David Wong.

Pour se diversifier, l’expert recommande de profiter du fait que les obligations sont plus attrayantes qu’elles ne l’ont été depuis 15 ans. En effet, l’indice obligataire canadien offrait récemment 4,3 % de rendement. 

« L’équilibrage d’un portefeuille dépend de chaque individu, incluant des facteurs tels que son point de départ, ses besoins de revenu, et sa tolérance au risque. Un épargnant dont l’horizon est de 20 ans est capable d’absorber la volatilité à court terme et de tirer son épingle du jeu », illustre David Wong.

Il note qu’au cours des 20 dernières années, les actions américaines et canadiennes n’affichent pas de rendement négatif, bien qu’une année sur quatre ait été dans le rouge. Ainsi, penser à long terme permet de retirer l’émotion de l’équation et de rester fixé sur ses objectifs.

« Nous recommandons à tous les investisseurs de coucher sur papier leur politique d’investissement personnelle, ou mieux encore, d’appeler un conseiller qui pourra les aider à équilibrer leurs placements dans une perspective de diversification selon leurs objectifs », souligne David Wong.

Pour beaucoup d’investisseurs, le vieux principe de l’équilibrage 60/40 reste encore tout à fait valable, croit-il.

« Un épargnant dont le portefeuille est composé de 60 % d’actions mondiales et de 40 % d’obligations canadiennes au cours des 20 dernières années affiche aujourd’hui 6,8 % de gains annuels. S’il a versé 10 000 $ chaque année, pour un total de 200 000 $, son solde est maintenant de 459 000 $. Tout cela par la force des rendements obligataires et de la croissance des sociétés », note l’expert.

L’approche 60/40 a aussi un avantage psychologique : elle aide à rester discipliné au travers des épisodes de volatilité. Or ceux-ci pourraient se multiplier à moyen terme, sous l’effet de l’élection présidentielle aux États-Unis, des conflits armés à travers le monde, et des conditions monétaires plus difficiles que celles qui prévalaient avant la pandémie. 

« Les banques centrales marchent sur un fil ténu entre la crainte d’encourager l’inflation et la volonté d’adoucir leur politique monétaire pour stimuler l’économie. Les conditions sont réunies pour une forte volatilité », entrevoit David Wong.

« Afin de se prémunir contre tout comportement autodestructeur, il vaut mieux se familiariser avec la volatilité, comprendre qu’il s’agit d’une rue à double sens, et reconnaître l’effet de l’émotion sur la raison », recommande-t-il.

« Nous avons entamé 2024 avec la perspective de baisses de taux successives, ce qui a suscité beaucoup d’optimisme. Puis ces espoirs ont été déçus, et ont laissé place à l’engouement pour l’intelligence artificielle. À moyen terme, la résilience de l’économie américaine demeure incertaine. L’humeur des marchés peut changer rapidement. Autant de raisons de conserver des placements bien diversifiés entre plusieurs catégories d’actifs. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

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Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.