Un courtier poursuivi après la défaillance d’un émetteur

Par La rédaction | 12 janvier 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le régulateur américain accuse une société de courtage d’avoir manqué à ses devoirs en vendant un fonds commun de placement comportant des risques démesurés pour les particuliers.

Après l’émetteur du fonds commun de placement, c’est au tour du courtier d’être pointé du doigt par les autorités américaines.

La Financial Industry Regulatory Authority (FINRA) accuse ainsi la firme de courtage Advisor Group de ne pas avoir été vigilante au moment de distribuer un placement alternatif risqué, rapporte Financial Planning.

Les représentants d’Advisor Group ont vendu pour 2,3 millions de dollars (M$) de parts du fonds commun de placement Preservation & Growth Fund, émis par la firme LJM. Un représentant avait même vendu à lui seul 1,7 M$ à 37 clients. Or, ce fonds a perdu 80 % de sa valeur peu avant sa clôture en 2018. Les détenteurs de parts ont perdu des centaines de milliers de dollars, relève la FINRA.

Le rapport de la FINRA allègue que Advisor Group – via sa filiale Triad – a permis la vente de LJM sur sa plateforme sans effectuer une diligence raisonnable et sans avoir une compréhension suffisante des risques et des caractéristiques. Le régulateur avait mis en garde plusieurs fois la firme au cours de la décennie écoulée. Mais cette dernière n’a mis en place aucune procédure pour déterminer si un nouveau fonds commun de placement était un produit complexe ; et elle n’a pas formé les représentants aux risques en période de volatilité élevée, selon la FINRA.

La Securities Exchange Commission (SEC) et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) ont porté des accusations contre LJM pour avoir trompé les investisseurs. Derrière les discours rassurants adressés aux investisseurs et au conseil d’administration du fonds, la SEC aurait découvert une réalité bien différente en matière de surveillance des risques. Ces produits pariaient ainsi sur la volatilité, et n’auraient pas dû être proposés à des particuliers, rapporte Financial Planning.

Les gestionnaires de patrimoine et les conseillers font souvent preuve d’une confiance excessive dans le discours des émetteurs, pointe l’avocat Alan Rosca, qui représente plusieurs détenteurs de parts de ce même fonds, cité par Financial Planning.