Sommes-nous en route vers une dépression économique?

Par La rédaction | 23 Décembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Andrey Bortnikov / 123RF

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a réagi à l’annonce de nouvelles restrictions touchant les commerces du Québec dans le cadre de la lutte à la pandémie de COVID-19. Ces dernières, à moins d’être reconnues comme étant un service essentiel, devront fermer leurs portes du 25 décembre au 11 janvier 2021.

Le vice-président Québec de l’organisme, François Vincent, indique par voie de communiqué que « la moitié des PME du Québec affirme que leur entreprise ne survivrait pas facilement à une deuxième vague de restrictions économiques. On y est maintenant. C’est un coup dur pour les propriétaires d’entreprise qui revivent un nouveau confinement, en étant dans une situation nettement plus précaire qu’en mars dernier. »

L’une des sources d’inquiétude des commerçants selon M. Vincent : la méconnaissance d’une date de réouverture. « C’est démoralisant et stressant pour nos propriétaires de PME, surtout qu’ils ont tout fait pour se conformer aux exigences de la santé publique et rendre leur milieu de travail sécuritaire pour leurs employés et leurs clients », ajoute-t-il.

UN INTERDIT AUX GRANDES CHAÎNES

Par souci d’équité, les grandes chaînes, qui demeureront ouvertes, ne seront pas autorisées à vendre des produits jugés non essentiels, ce qui désavantagerait grandement les commerçants confinés. Un récent sondage effectué par Maru/Matchbox démontrait d’ailleurs que pas moins de 82% des gens interrogés craignaient la disparition de leurs commerces locaux.

À L’AIDE!

Ce sont 7055 membres de la FCEI qui ont répondu au sondage en ligne portant sur la survie des PME, entre le 24 septembre et le 21 octobre 2020. On y retient notamment que 9 PDG sur 10 au Québec apprécieraient davantage de soutien.

« Les restrictions vont nécessairement augmenter le nombre d’entreprises qui vont subir des répercussions négatives, mais certaines n’auront pas accès à l’aide d’urgence de Québec […] Il ne faut pas attendre qu’il soit trop tard pour agir et améliorer l’aide aux PME », indique Francis Bérubé, analyste principal des politiques au sein de l’organisme.

La majorité des propriétaires d’entreprises (60 %) préféreraient que le gouvernement du Québec mise sur des programmes de soutien qui offrent des subventions plutôt que des prêts. Un autre 52 % souhaiteraient que le gouvernement promette de maintenir les programmes d’aide tout au long de la crise.

Plus de la moitié des dirigeants de PME demandent au gouvernement d’accélérer l’allègement réglementaire pour les entreprises et 48 % souhaitent que de telles actions soient menées pour faciliter l’accès aux mesures d’aide qui leur sont dédiées.

DE RÉCESSION À DÉPRESSION

De son côté, l’Institut économique de Montréal n’a pas tardé à lever le drapeau rouge, affirmant dans une note économique que « les confinements à répétition, même partiels, sont susceptibles d’engendrer les effets d’une dépression économique sur les PME plutôt que ceux d’une simple récession. »

« Si les effets du premier confinement étaient largement temporaires, les analyses économiques nous indiquent que les confinements répétés érodent la confiance des entrepreneurs et peuvent avoir des conséquences permanentes. La deuxième vague de confinement est démoralisante pour les créateurs d’emplois […] Avec la disparition d’un grand nombre de commerces, c’est le paysage de nos villes qui va s’effacer », prévient Peter St. Onge, chercheur senior associé à l’Institut économique de Montréal (IEDM).

La rédaction