Le CUEC a coûté cher aux PME

Par La rédaction | 28 mars 2024 | Dernière mise à jour le 27 mars 2024
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Plus de 200 000 PME canadiennes ont dû emprunter pour rembourser leur prêt du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC), calcule la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

L’organisation se base ainsi sur un sondage qu’elle a mené auprès de plus de 4 000 de ses membres en février dernier. Près du quart (23 %) ne possédaient pas les liquidités requises pour rembourser le prêt avant la date limite du 18 janvier et ont donc été forcées de contracter un prêt supplémentaire afin de conserver la subvention qui était rattachée au CUEC. Pour rappel, les PME qui ont obtenu un prêt du CUEC doivent le rembourser pour avoir droit à la subvention qui peut aller jusqu’à 33 % du montant total reçu.

Plus de 50 000 PME essaient encore de bénéficier du report spécial jusqu’au 28 mars. Les entreprises admissibles disposent de moins de 48 heures pour obtenir ce refinancement afin de pouvoir conserver la portion subvention de leur prêt.

« Bien que la majorité des prêts du CUEC aient été remboursés, un grand nombre de PME sont simplement passées d’un prêt garanti par le gouvernement à faible taux d’intérêt à un prêt bancaire à un taux d’intérêt plus élevé. Cette situation devrait être alarmante pour les décideurs politiques, d’autant que le nombre de dossiers d’insolvabilité d’entreprises augmente de façon importante », explique Christina Santini, directrice des Affaires nationales à la FCEI, dans un communiqué publié le 26 mars dernier.

La situation financière constitue leur plus gros défi pour 20 % des propriétaires de PME. Sans compter que les dossiers d’insolvabilité ont augmenté de 129,3 % en janvier 2024 par rapport à l’an passé. Le taux de fermetures d’entreprises a, quant à lui, dépassé le taux d’ouvertures en décembre 2023.

Pour remédier à cette situation, la FCEI demande au gouvernement de :

  • mettre en place un processus de révision pour les bénéficiaires des prêts du CUEC jugés inadmissibles et établir un plan de remboursement sur trois ans ;
  • faire preuve d’une grande souplesse pour ceux qui ont tenté d’obtenir un refinancement afin de pouvoir bénéficier du report spécial jusqu’au 28 mars. La FCEI demande aux banques d’accepter toute forme de communication demandant un refinancement comme preuve suffisante pour bénéficier du report ;
  • envisager de nouvelles façons d’alléger la dette pour les propriétaires de PME qui n’ont pas été en mesure de respecter la date limite du 18 janvier.

« De nombreux entrepreneurs se sentent abandonnés par le gouvernement et sont insatisfaits de la façon dont il a géré le remboursement des prêts du CUEC. Ottawa doit en faire davantage pour les aider à faire face à la hausse des coûts d’exploitation. Par exemple, dans son prochain budget, le gouvernement doit réduire les taux de cotisation à l’assurance-emploi pour les plus petites entreprises et remettre les 2,5 G$ issus des revenus de la taxe carbone qu’il a promis aux PME », conclut Jasmin Guénette, vice-président des Affaires nationales à la FCEI.

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La rédaction