Baromètre de la transition des entreprises du Québec

20 novembre 2023 | Dernière mise à jour le 21 novembre 2023
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Lavis vert : La main d'un homme tient une feuille blanche sur laquelle est découpée la silhouette d'une usine. Fond d'herbe verte. Tout ce qui est "vert" n'est pas forcément écologique
franco tognarini / iStock

Québec Net Positif a dévoilé récemment les résultats de son Baromètre de la transition des entreprises, une enquête sur l’action climatique des entreprises québécoises accompagnée d’un nouvel Indice de transition.

Québec Net Positif, un laboratoire d’idées indépendant à but non lucratif dont le but est d’accélérer la transition vers une économie sobre en carbone et « nette positive », a mandaté la firme Léger pour mener la seconde édition de son baromètre auprès de 596 dirigeants d’entreprises québécoises, entre le 18 août et le 13 septembre 2023.

DES EFFORTS À DÉPLOYER

Pour 2023, l’Indice de transition moyen est de 32,4.

Ce chiffre signifie que les entreprises du Québec mettent en œuvre moins du tiers des actions souhaitables dans leurs opérations, leurs chaînes de valeur, leur culture organisationnelle pour s’adapter aux changements climatiques.

Or, soutient Québec Net Positif, si une entreprise mettait en place quatre composantes clés pour être parfaitement alignée sur une trajectoire de transition bas carbone, son résultat serait de 100.

D’après l’Indice de transition, seulement 7 % des entreprises du Québec ont un indice de 71 et plus; 11 % entre 50 et 70; 21 % entre 31 et 49; 25 % entre 20 et 30 et 35 % moins de 20.

DES CONDITIONS GAGNANTES

Si l’Indice de transition montre l’ampleur des défis, le deuxième baromètre permet aussi de déterminer les conditions gagnantes pour progresser vers une économie sobre en carbone.

La culture organisationnelle et le facteur humain constituent deux leviers essentiels pour s’engager avec succès dans la transition.

Cette « composante est celle qui a le plus de poids pour expliquer la mise en œuvre d’actions climatiques au sein des entreprises », signale Québec Net Positif.

De fait, l’Indice moyen est significativement plus élevé chez les entreprises qui comptent sur les facteurs suivants :

  • Expertise environnementale à l’interne ou à l’externe (58,2), comparativement à l’indice des entreprises qui ne disposent d’une telle expertise (25,0)
  • Équipe de direction engagée (41,3), au fait des risques (39,0) et surtout, des bénéfices et des occasions d’affaires de la transition (42,8)
  • Conseil d’administration engagé (49,6), au fait des risques (47,1) et des bénéfices et des occasions d’affaires de la transition (49,1)

Les clients représentent la principale source de pression incitant les entreprises à réduire leurs émissions de GES (33 %), une hausse significative par rapport à 2022 (18 %).

Enfin, les préoccupations et les idées des employés et des gestionnaires (35 %) et la situation mondiale face à l’environnement/la crise climatique (35 %) sont les deux principaux éléments qui déclenchent le passage à l’action des entreprises.

UNE PRISE DE CONSCIENCE ACCRUE

D’après l’enquête, les dirigeants sont plus conscients des incidences et des risques des changements climatiques et de l’accélération de la transition vers une économie sobre en carbone.

Ainsi, la perception du risque a presque doublé en 2023, 23 % des répondants déclarant que les changements climatiques et l’accélération de la transition présentent énormément ou assez de risques, contre 12 % en 2022.

UN ÉCART PERSISTANT ENTRE LA VOLONTÉ ET L’ACTION

Cela dit, « l’écart marqué entre la volonté d’agir et le passage à l’action perdure ».

Si 82 % des dirigeants estiment qu’il est urgent de réduire les émissions de GES, 68 % se considèrent bien outillés pour agir et 57 % affirment mettre en œuvre au moins une action climatique au sein de leurs opérations.

Parmi les actions climatiques liées aux opérations, l’étude révèle une tendance à la hausse de l’optimisation de la gestion de l’énergie (30 % contre 22 %) et l’optimisation des transports (29 % contre 22 %), deux des plus importantes sources d’émissions de GES de l’économie québécoise, souligne Québec Net Positif.

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