Contrer le harcèlement sexuel en milieu de travail

La CNESST va peaufiner ses actions et sa formation en matière de harcèlement sexuel en milieu de travail.

Formation continue des intervenants aux violences sexuelles en milieu de travail, amélioration du processus de traitement des plaintes, collaboration avec l’organisme Juripop; plusieurs mesures ont été et seront déployées.

Le ministre du Travail, Jean Boulet, en a fait l’annonce, lundi à Montréal, aux côtés de la présidente-directrice générale de la Commission des normes de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), Manuelle Oudar, et de la directrice générale de Juripop, Me Sophie Gagnon.

Ces mesures font suite au rapport intitulé « Mettre fin au harcèlement sexuel dans le cadre du travail: se donner les moyens pour agir », qui avait été rendu public en mai dernier.

Le rapport contenait 82 recommandations et la CNESST affirme que 90 % des recommandations qui s’adressaient à elle ont déjà été mises en place ou le seront cette année.

« Ces recommandations concernent entre autres l’embauche de conseillers spécialisés, la formation continue pour l’ensemble des intervenants, l’amélioration du processus de traitement des réclamations ou encore le développement de liens institutionnels avec certains organismes », précise-t-on.

Déjà, 18 conseillers ont été embauchés pour s’occuper de la santé psychologique en milieu de travail et cela inclut les différentes formes de violence et de harcèlement.

Aussi, six agents d’indemnisation pourront guider les victimes qui ont besoin de soutien en la matière.

« Il y a une multiplicité de recours qui rend ça tellement mêlant que beaucoup ne dénoncent pas, beaucoup sont prises au dépourvu et ne sont pas en mesure de faire ce qui s’impose pour obtenir une réparation qui est humaine, et que cessent aussi les facteurs qui ont mené à ce harcèlement ou à cette agression-là en milieu de travail », a résumé le ministre Boulet.

Manuelle Oudar, de la CNESST, souligne que les femmes sont deux fois plus souvent victimes que les hommes de « comportements sexualisés inappropriés » au travail.

Le rapport avait relevé le manque d’accompagnement des victimes dans leurs démarches de dénonciation. « Une faible proportion des victimes osent porter plainte de façon formelle », a relevé Manuelle Oudar.

Me Sophie Gagnon, de Juripop, souligne l’importance d’intervenir avec la CNESST puisqu’il s’agit de milieux de travail. « Il faut une meilleure formation des ressources qui sont sur le terrain, qui travaillent en prévention et en traitement des plaintes. Et, à cet égard, la CNESST est un acteur clé incontournable au Québec en matière d’accès à la justice pour les personnes qui vivent du harcèlement sexuel en milieu de travail. »