Les PME québécoises sont préoccupées

Par La rédaction | 25 octobre 2023 | Dernière mise à jour le 24 octobre 2023
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Photo : Ion Chiosea / 123RF

Alors que le secteur public québécois est en pleines négociations des conventions collectives, la majorité des PME de la province (57 %) s’inquiète de l’impact qu’une potentielle grève aurait sur elles, rapporte un récent sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

« Avec toutes les augmentations de salaire dans le réseau public, sans tenir compte de leurs autres avantages (retraite, assurances…), nous sommes incapables d’offrir des salaires « compétitifs » à nos employés. Nous coupons constamment dans nos bénéfices », déplore un dirigeant de PME du secteur de la fabrication.

De plus, 60 % des sondés estiment que la tendance actuelle qui consiste à augmenter les effectifs dans le secteur public par rapport à ceux du secteur privé n’est pas viable financièrement à long terme pour l’État.

« Les gouvernements sont endettés comme jamais, qui va payer la facture dans les prochaines années? N’oublions pas que l’argent public vient de nos taxes et nos impôts. Revenir à l’essentiel, il est grand temps de rationaliser les dépenses publiques et montrer l’exemple à la population », commente un dirigeant de PME du secteur du commerce de détail.

La majorité des répondants (63 %) estiment ainsi que les effectifs du secteur public québécois devraient être réduits dans les domaines surreprésentés.

Finalement, 86 % des sondés affirment que le gouvernement devrait réaffecter ses ressources dans les domaines où les besoins sont les plus criants comme en santé ou en enseignement.

« Les présentes négociations du secteur public et ses conséquences éventuelles sur la prestation de services, surtout en cas de grève, inquiètent au plus haut point les chefs de PME québécoises. Ces petites entreprises, qui se font dire de s’automatiser ou de disparaître face aux conséquences de la pénurie de main-d’œuvre, ne perçoivent pas le même sentiment d’urgence de la part des parties prenantes du secteur public. Il est peut-être temps de voir comment prioriser, réaffecter, automatiser l’appareil public plutôt que de rester dans un paradigme d’augmentation d’effectifs et de ressources », note Francis Bérubé, directeur des affaires provinciales pour le Québec.

La FCEI rappelle qu’en fin de compte, ce sont les contribuables, notamment les petites entreprises, qui devront assumer les coûts de ces négociations en plus de vivre les impacts directs d’une grève tant sur la prestation de services, la perte de productivité, que sur l’augmentation des coûts qui mettront de la pression sur les finances publiques.

« Il faut assurer une rigueur budgétaire, parce qu’on ne peut plus mettre de pression sur les payeurs de taxes et sur nos petites entreprises. Doit-on rappeler que nous sommes déjà la province où la fiscalité est l’une des plus lourde pour les citoyens et la plus défavorable du pays pour les petites entreprises avec des taxes sur la masse salariale 30 % plus élevées et un taux d’impôt réduit inaccessible pour les plus petites entreprises des secteurs de la construction et des services? Le gouvernement du Québec doit penser aux contribuables et tenir le cap », conclut François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.

Ce sondage a été mené en ligne du 7 au 21 septembre 2023. Les résultats sont basés sur les réponses de 643 membres de la FCEI qui sont propriétaires de PME.

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La rédaction