Malgré les défis, les chefs de la direction canadiens restent confiants

12 octobre 2023 | Dernière mise à jour le 12 octobre 2023
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Photo : Warchi / istockphoto

Si les chefs de la direction canadiens demeurent convaincus que leurs entreprises sont sur la bonne voie en matière de croissance, ils craignent toutefois que l’inflation, le coût de la vie, les nouvelles technologies et l’incertitude géopolitique ne fassent dérailler la croissance future, d’après les Perspectives des chefs de la direction en 2023 de KPMG International.

UN OPTIMISME TEMPÉRÉ PAR LES DÉFIS

Selon l’étude, la plupart des chefs de la direction se disent confiants face aux perspectives de croissance de leur entreprise (80 %) et de l’économie canadienne (89 %) au cours des trois prochaines années.

Cependant, la liste des défis potentiels a tempéré leur optimisme par rapport aux perspectives exceptionnellement optimistes de 2022, de 11 et 7 points de pourcentage, respectivement.

De fait, 71 % des chefs de la direction canadiens déclarent que la hausse des taux d’intérêt et le resserrement des politiques monétaires pourraient prolonger toute récession potentielle, contre 77 % des chefs de la direction mondiaux.

À l’instar de leurs homologues mondiaux, 75 % des chefs de la direction canadiens croient également que les pressions liées au coût de la vie auront un effet négatif sur la prospérité de leur organisation au cours des trois prochaines années (contre 76 % à l’échelle mondiale).

LES PLUS GRANDS RISQUES POUR LA CROISSANCE

Selon l’étude de KPMG, le plus grand risque pour leurs perspectives de croissance pour les chefs de la direction canadiens est l’incidence de la technologie sur leur entreprise ou marché.

Même si les risques réglementaires n’occupent plus la première place du classement des risques comme en 2022, ils figurent toujours parmi les quatre premiers, les chefs de la direction étant aux prises avec un paysage réglementaire complexe et en constante évolution dans de nombreux domaines : fiscalité, commerce, chaîne d’approvisionnement, carboneutralité et exigences en matière d’environnement, de santé et de sécurité (ESS).

Les risques associés à la géopolitique et à l’incertitude politique représentent maintenant des facteurs beaucoup plus importants qui pourraient avoir une incidence négative sur les plans de croissance.

Or, si l’incertitude géopolitique est passée de la cinquième à la deuxième place pour les chefs de la direction canadiens, leurs homologues mondiaux la classent maintenant comme le plus grand risque pour la croissance, alors qu’elle ne s’est même pas classée parmi les cinq premiers risques dans le sondage mené en 2022.

LA PRIORITÉ AUX TALENTS ET À LA TECHNOLOGIE

Dans le but d’atténuer les risques et de faire face à l’incertitude, les chefs de la direction canadiens font du recrutement et du maintien en poste des meilleurs talents leur principale priorité opérationnelle pour assurer la croissance.

La numérisation et la connectivité des opérations et l’amélioration de l’expérience client constituent leur seconde priorité opérationnelle.

À titre comparatif, les chefs de la direction à l’échelle mondiale priorisent la numérisation, les talents, et en troisième place, à égalité, l’amélioration de l’expérience client et la croissance interne.

Après une trop grande indexation des dépenses en technologie en 2022, les chefs de la direction canadiens se concentrent maintenant sur leur personnel, signale l’étude.

De fait, 57 % d’entre eux accordent la priorité à une augmentation du capital pour la technologie (54 % à l’échelle mondiale) et 43 % investissent dans le perfectionnement des compétences et des capacités de leur main-d’œuvre (46 % à l’échelle mondiale).

Selon KPMG, « il s’agit d’une approche beaucoup plus équilibrée », puisque l’an dernier, les chefs de la direction canadiens investissaient surtout dans la technologie (80 %) et beaucoup moins dans la main-d’œuvre (20 %).

Par ailleurs, dans le monde, les chefs de la direction investissent massivement dans l’intelligence artificielle (IA) générative, leur principale priorité d’investissement, prédisant que l’IA sera rentable sur une période de trois à cinq ans.

Finalement, 75 % des chefs de la direction canadiens (contre 70 % à l’échelle mondiale) ont mentionné que la technologie était leur priorité d’investissement à moyen terme, et la plupart (55 % contre 52 %) s’attendent à un rendement du capital investi (RCI) dans trois à cinq ans.

La neuvième édition des Perspectives des chefs de la direction de KPMG, fondée sur un sondage, a été mené auprès de 1 325 chefs de la direction entre le 15 août et le 15 septembre 2023.

Quant au sondage de KPMG International, il a été réalisé auprès de chefs de la direction issus de 11 marchés cibles (Australie, Canada, Chine, France, Allemagne, Inde, Italie, Japon, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis) et de 11 secteurs clés (automobile, consommation et vente au détail, énergie, services financiers, infrastructure, sciences de la vie, fabrication, technologie et télécommunications).

UN MÊME COUP DE SONDE CHEZ LES PROPRIÉTAIRES DE PME

Selon la quatrième édition du rapport annuel de la Banque Scotia intitulé La voie pour braver la tempête, malgré le risque d’une récession imminente, les pressions inflationnistes et la hausse des taux d’intérêt, la plupart des propriétaires d’entreprises canadiennes se disent optimistes.

De fait, 66 % des propriétaires de petites entreprises se disent extrêmement ou très optimistes quant à l’avenir.

En outre, 50 % des propriétaires d’entreprises interrogés estiment que leur situation est meilleure à celle d’il y a deux ans, au plus fort de la pandémie.

Cela dit, si l’optimisme règne, les défis économiques demeurent néanmoins une préoccupation majeure.

En effet, 55 % des propriétaires de petites entreprises déclarent éprouver des difficultés à faire face aux augmentations de coûts attribuables aux pressions inflationnistes ou à la progression constante des taux d’intérêt, contre 48 % à l’année dernière.

Parmi les autres problèmes auxquels les entreprises font face, il y a les pénuries d’approvisionnement (24 %), la nécessité de répondre à la demande (23 %) et l’embauche (23 %).