Pénuries de main-d’œuvre

Par La rédaction | 20 juillet 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) examine l’enjeu des pénuries de main-d’œuvre pour les PME québécoises en 2023, en établissant une comparaison avec des données de 2021.

UNE BONNE ET UNE MAUVAISE NOUVELLE

Tout d’abord, concernant la survie des PME à court terme, la comparaison des résultats de cette année avec ceux de 2021 indique une amélioration.

En effet, le nombre de propriétaires de PME estimant que leur entreprise ne pourrait pas survivre moins d’un an a diminué de moitié, passant de 12 % en 2021 à 6 % en 2023.

En ce qui a trait à l’impact sur le moyen terme (1 à 4 ans), la proportion est passée de 45 % en 2021 à 40 % en 2023.

Cependant, le pourcentage des PME ne pensant pas survivre sur le long terme (plus de 5 ans) est passée de 23 % en 2021 à 33 % en 2023.

« Que près de la moitié des entrepreneurs québécois se disent à risque à moyen terme en raison des pénuries de main-d’œuvre, démontre comment cet enjeu met une pression énorme sur leurs dos. La bonne nouvelle, c’est que la pression diminue sur le court et moyen terme. On peut voir ici les effets positifs du travail des PME pour faire face à cet enjeu ainsi que les retombées des programmes gouvernementaux. L’enjeu reste de taille et urgent pour notre économie. Il faut poursuivre et accentuer les efforts », commente François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.

ENCORE UN FREIN

Le rapport de la FCEI montre également que les pénuries de main-d’œuvre sont toujours un frein majeur pour 85 % des PME québécoises.

Parmi elles, 60 % manquent d’employés. Et si 25 % ont tout leur effectif, elles subissent des coûts supplémentaires importants.

Sur ce plan aussi, la FCEI constate une légère amélioration, le nombre de PME touchées directement diminuant de six points de pourcentage par rapport à 2021. Cela dit, le pourcentage de PME subissant des effets directs et indirects importants demeure inchangé.

UN MANQUE DE CANDIDATS À TEMPS PLEIN

En fait, ce ne sont pas les occasions qui manquent pour les PME du Québec, mais bien le manque de candidats à temps plein afin de leur permettre de croître davantage, souligne la FCEI.

Parmi les PME en situation de pénuries de main-d’œuvre, 80 % cherchent à combler des postes de personnel de production et métiers spécialisés à temps plein (67 % en 2021), 50 % cherchent du personnel technique ou administratif à temps plein (38 % en 2021), 46 % sont à la recherche de personnel de vente (33 % en 2021), et 34 % veulent combler des postes de cadres et gestionnaires (19 % en 2021).

« Les contraintes sont encore nombreuses pour les dirigeants de PME, comme la difficulté de trouver des candidats aux compétences répondants à leurs besoins, la difficulté des petites entreprises de répondre aux attentes des candidats ou encore la concurrence entre elles, les grandes entreprises et le gouvernement pour les mêmes candidats. Les deux tiers des emplois du secteur privé se trouvent en petites entreprises. Économiquement, on a tout à gagner à mieux les outiller pour relever le défi du manque d’employés », ajoute François Vincent.

UNE LISTE DE PRIORITÉS POUR LE GOUVERNEMENT DU QUÉBEC

Si les données de ce sondage montrent une légère amélioration de la situation, l’enjeu de la main-d’œuvre demeure toutefois crucial pour les PME et pour l’économie du Québec.

Pour les aider, les propriétaires de PME établissent ce qui devrait être les priorités du gouvernement du Québec : augmenter les crédits d’impôt leur étant destinés pour qu’ils puissent offrir de meilleures conditions de travail (55 % en 2023; 49 % en 2021) ; réduire les taxes et impôts des PME (55 % en 2023; 57 % en 2021) ; bonifier les crédits d’impôt destinée aux particuliers pour rendre le marché du travail plus attractif (42 % en 2023; 30 % en 2021) ; faciliter le recrutement et réduire les délais de traitement des demandes d’embauche (39 % en 2023; 32 % en 2021) ; aider à trouver des candidats dans notre région (35 % en 2023; 30 % en 2021) ; créer des programmes pilotes pour accélérer l’immigration dans des secteurs économiques touchés par des pénuries de main-d’œuvre (35 % en 2023; 30 % en 2021).

« Le gouvernement a plusieurs cordes à son arc pour aider les PME à faire face aux pénuries de main-d’œuvre. […] La prochaine mise à jour et le prochain budget pourront comprendre des actions clés. D’ici là, nous croyons que le gouvernement devrait créer un groupe d’action gouvernemental pour lutter contre les pénuries de main-d’œuvre, coprésidé par les ministres de l’Emploi et de l’Économie. Ainsi, il pourrait en faire une plus grande priorisation tout en assurant une meilleure coordination de l’action gouvernementale des nombreux ministères impliqués […] », conclut François Vincent.

Le sondage de la FCEI a été réalisé du 20 avril au 31 mai 2023 et les résultats sont basés sur les réponses de 903 membres de la FCEI, propriétaires de PME et issus de tous les secteurs et de toutes les régions du Québec.

La rédaction