PME : entre coûts d’emprunt élevés et confiance en berne

Par La rédaction | 3 octobre 2023 | Dernière mise à jour le 11 octobre 2023
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Photo : Ion Chiosea / 123RF

Le paysage économique des PME canadiennes s’assombrit si l’on se fie aux récentes données du Baromètre des affaires de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Pas moins de 51 % des propriétaires de PME déclarent que les coûts d’emprunt pèsent lourdement sur leurs activités, un chiffre en nette hausse par rapport à la moyenne historique de 22 %. Il s’agit d’un nombre record depuis que la FCEI suit cet indicateur en 2009.

Les dirigeants ont d’autres sujets de préoccupation que les frais d’emprunt et le manque de fonds de roulement. En effet, 67 % des sondés se plaignent de la hausse du coût de l’énergie et des carburants, 62 % des salaires et 61 % des impôts et réglementations.

Une situation exacerbée par les décisions de la Banque du Canada qui, malgré une pause en septembre, a augmenté son taux directeur en juin et en juillet.

Andreea Bourgeois, directrice de l’économie à la FCEI, rappelle la contribution des PME à l’économie locale. Elle souligne qu’« un dollar dépensé dans une PME garde 0,66 $ dans l’économie locale » et encourage à privilégier les achats locaux, surtout à l’approche des Fêtes.

BAISSE DE CONFIANCE GÉNÉRALISEE

L’indice de confiance des PME a connu une chute de 6 points pour se positionner à 48,7. L’Ontario et le Québec, les deux plus grandes provinces du pays, ne sont pas épargnées et enregistrant des indices respectivement de 48,9 et 49,8. Il s’agit des résultats les plus faibles à l’échelle canadienne.

L’indice s’approche normalement de 65 lorsque la croissance économique est au rendez-vous.

« La confiance des PME québécoises est très basse et stagne depuis un an. Cela devrait envoyer des signaux au ministre des Finances du Québec pour agir dès sa prochaine mise à jour économique, afin de stimuler nos petites entreprises qui naviguent déjà dans les eaux troubles de la fiscalité la plus lourde du pays », déclare François Vincent, vice-président du Québec à la FCEI.

Si tous les secteurs sont touchés, certains le sont davantage que d’autres. Les entrepreneurs des domaines de l’agriculture, du commerce de détail et de gros figurent parmi les plus pessimistes. À l’inverse, les services comme l’information, les loisirs, la santé et l’éducation semblent mieux résister.

« Plusieurs indicateurs de notre Baromètre des affaires continuent de révéler un environnement d’affaires difficile et une reprise économique léthargique. Les propriétaires de PME n’étaient pas particulièrement optimistes et avaient déjà de la difficulté à obtenir du financement avant les récentes annonces du gouvernement au sujet du CUEC [Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes] et de l’assurance-emploi. La situation risque de devenir de plus en plus périlleuse s’il n’y a jamais de répit en vue », conclut Simon Gaudreault, économiste en chef et vice-président de la recherche à la FCEI.

Le sondage a été mené en ligne auprès de 520 membres de la FCEI au début de septembre.

La rédaction