Prendre en compte la ménopause

Par Nathalie Savaria | 18 octobre 2023 | Dernière mise à jour le 18 octobre 2023
3 minutes de lecture
Femme retraitée travaillant à l'ordinateur
Photo : Ridofranz / iStock

En cette Journée mondiale de la ménopause, le 18 octobre, la Fondation canadienne de la ménopause (FCM) publie un rapport intitulé Ménopause et vie professionnelle au Canada, avec le soutien financier de la Sun Life, révélant que la ménopause a un impact chiffré à 3,5 G$ sur l’économie canadienne.  

UN SEGMENT EN CROISSANCE

D’après la FCM, les femmes de 40 ans et plus représentent le quart de la main-d’œuvre canadienne, soit cinq millions de personnes. De ce nombre, deux millions ont entre 45 et 55 ans, la tranche d’âge à laquelle la ménopause se manifeste le plus souvent.

Or, cette cohorte est le segment de femmes qui augmente le plus rapidement sur le marché du travail et qui devrait croître de près du tiers d’ici 2040. 

Dans ce contexte, la FCM et la Sun Life veulent briser les préjugés entourant cette période de la vie des femmes.

D’IMPORTANTES RÉPERCUSSIONS ÉCONOMIQUES

Selon l’analyse des répercussions économiques présentée dans le rapport, la ménopause coûte aux employeurs 237 M$ en perte de productivité. 

Environ 540 000 journées de travail perdues peuvent être attribuées à la gestion des symptômes de la ménopause. 

La perte de revenus en raison de la baisse du nombre d’heures de travail et/ou du salaire, ou de la décision de quitter le marché du travail est évalué à 3,3 G$.  

UN EFFET DÉVASTATEUR SUR L’EMPLOI

Le rapport confirme également que la ménopause a un effet dévastateur sur l’emploi.

De fait, 32 % des femmes qui sont sur le marché du travail indiquent que les symptômes liés à la ménopause ont eu des conséquences négatives sur leur rendement au travail.

De plus, 24 % des répondantes mentionnent qu’elles ont caché leurs symptômes au travail, et 67 % d’entre elles ne se sentent pas à l’aise de parler de leurs symptômes à leur supérieur ou à une personne des RH.

Enfin, 48 % seraient trop gênées pour demander de l’aide dans leur milieu de travail.

LE RÔLE DES EMPLOYEURS

Selon l’enquête nationale menée par la FCM, 46 % des femmes affirment ne pas être préparées à la ménopause.

Pourtant, 95 % d’entre elles déclarent souffrir en moyenne de 7 des quelque 30 symptômes de la ménopause : bouffées de chaleur, troubles du sommeil, pensées confuses, anxiété et douleurs articulaires, etc.

Pour la FCM, les employeurs ont la possibilité de créer des milieux de travail qui tiennent compte de cette étape de la vie des femmes.

À cette fin, la fondation lance la campagne Ménopause, au travail ! ainsi qu’un guide présentant des mesures simples et pratiques que les employeurs peuvent mettre en place pour mieux accompagner les femmes à cette étape de leur vie.

Parmi les avantages d’un tel accompagnement, la FCM cite une réduction de l’absentéisme, de meilleures contributions de ces travailleuses et une rétention d’employées talentueuses. 

UN SOUTIEN ESPÉRÉ

Enfin, le rapport révèle aussi que 87 % des répondantes au sondage estiment que les femmes sur le marché du travail ont besoin de soutien à toutes les étapes de leur vie, y compris à la ménopause.

Toutefois, 87 % des répondantes ont l’impression que leur employeur ne leur offre aucun soutien lié à la ménopause ou ne savent pas si un soutien est offert.

Parmi les mesures de soutien le plus souvent jugées souhaitables, il y a l’assurance médicale, la flexibilité des politiques du milieu de travail, les ajustements de l’environnement de travail ainsi que la sensibilisation et l’éducation. 

Les données du rapport sont issues d’une enquête menée en ligne par Léger Canada entre le 2 août et le 11 août 2022 auprès de 1 023 Canadiennes de 40 à 60 ans.

Quant à l’étude de Deloitte Canada, elle a été réalisée en juillet 2023 et reposait sur les statistiques du marché du travail canadien issues de l’enquête Léger et une analyse de sensibilité fondée sur des études menées aux États-Unis et au Royaume-Uni visant à évaluer les répercussions économiques de la ménopause.

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Natalie Savaria

Nathalie Savaria

Nathalie Savaria a été rédactrice en chef de magazines dans le domaine de l’immobilier commercial. Elle est journaliste indépendante.