Rétention des travailleurs de 60 à 69 ans

12 octobre 2023 | Dernière mise à jour le 12 octobre 2023
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Chaîne humaine
Photo : lekstuntkite / 123RF

Dans le cadre des efforts pour maintenir en emploi ou recruter des travailleurs de 60 à 69 ans, le Conseil du patronat du Québec lance un coffre à outils et un service d’accompagnement pour les employeurs.

Les travailleurs de 60 à 69 ans font partie des catégories ciblées pour atténuer le problème de manque de main-d’œuvre. Le Québec affiche un retard à ce chapitre face à l’Ontario. En 2021, il aurait fallu 77 000 travailleurs de 60 à 69 ans de plus pour atteindre le taux d’activité de l’Ontario, selon le Conseil du patronat.

« Au Québec, dans la tranche 25-55 ans, on a des records de participation au marché du travail; on dépasse largement la plupart des pays de l’OCDE. À partir de 55 ans, ça se gâte. Là, notre taux de participation au marché du travail diminue rapidement et surtout passé 60 ans », a rapporté en entrevue Denis Hamel, vice-président du CPQ.

C’est dans ce contexte que l’organisation patronale lance un service d’accompagnement personnalisé pour guider les employeurs. Un conseiller pourra fournir jusqu’à 35 heures d’accompagnement personnalisé, de suggestions, de conseils quant aux façons de revoir les horaires, les postes de travail ou l’organisation du travail, par exemple.

Une quinzaine d’entreprises devraient en bénéficier cet automne et 75 en 2024, grâce au soutien du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale.

La documentation du CPQ inclut des informations, des stratégies pour maintenir en emploi ces travailleurs expérimentés, voire les recruter. On y évoque par exemple les aspects ergonomiques comme l’adaptation des postes de travail, de même qu’une semaine de travail réduite ou des horaires flexibles.

Denis Hamel rapporte que quand le CPQ avait mené une consultation pour savoir quels étaient les freins à l’embauche de ces personnes de 60 à 69 ans ou à leur maintien en emploi, deux éléments étaient ressortis: les horaires, comme la possibilité de travailler à temps partiel, et la « pénibilité » du travail, qu’il soit dur physiquement ou comporte trop de responsabilités.

« Souvent, le ou la gestionnaire principal va dire ‘j’ai besoin de quelqu’un; il faut que je pourvoie le poste et c’est 35 heures/semaine’. Il s’agit de convaincre la personne en lui disant ‘engagez deux personnes à 20 heures, en leur offrant des vacances, en leur donnant du temps pour vaquer à leurs autres occupations’ », a illustré Denis Hamel.

De toutes les pistes pour solutionner les problèmes de rareté de main-d’œuvre, c’est l’une de celles qui a le plus de chances de succès, croit Denis Hamel.

« Ces gens-là sont ici; il n’est pas question de permis de travail, de reconnaissance d’acquis et de compétences. Les gens peuvent rester au marché du travail ou revenir sur le marché du travail s’ils s’ennuient. Alors j’ai bien confiance qu’on va réussir notre coup », a-t-il conclu.