Hypothèques : un sommet au Québec en cinq ans

Par La rédaction | 28 février 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plus de 246 000 hypothèques ont été octroyées au Québec l’an dernier, selon un rapport de la firme JLR, une société d’Equifax. Il s’agit d’un sommet en cinq ans. On reste toutefois loin des niveaux atteints en 2009 et 2010, alors que le nombre d’hypothèques avoisinait les 325 000.

Avec une croissance de 6,9 % depuis 2018, le nombre d’hypothèques a maintenant augmenté pendant deux années de suite, après plusieurs années consécutives de baisse.

Le Rapport sur le marché hypothécaire du Québec en 2019 montre par ailleurs que les grandes banques et le Mouvement Desjardins continuent de gagner du terrain au détriment des petits joueurs. À lui seul, Desjardins a octroyé plus de 40 % des prêts liés à des acquisitions de propriété l’an dernier.

La coopérative a vu ses parts de marchés augmenter largement en 2017 et 2018, mais a connu une baisse de 1,8 point de pourcentage en 2019. Certes, on peut penser que les manchettes au sujet du vol de données dont elle a été l’objet ont pu jouer un rôle à cet égard. Cependant, JLR note que Desjardins affichait déjà une diminution de ses parts de marché par rapport à 2018 lors des cinq premiers mois de l’année, donc avant que la nouvelle soit rendue publique.

LA MONTÉE DES GRANDES BANQUES

La CIBC a vu ses parts de marché fondre en 2019. Cela vient d’une volonté de la banque de ralentir sa croissance dans ce segment pour réduire son exposition au secteur immobilier, qui inquiétait par son ampleur. En 2019, elle a émis seulement 3,4 % des nouvelles hypothèques, soit beaucoup moins qu’en 2017. Toutefois, en septembre dernier, le président et chef de la direction soutenait que ce coup de frein était exagéré et que l’institution allait se réajuster.

C’est la Banque Nationale qui a effectué la plus forte percée, avec une hausse de 1,1 point de pourcentage de ses parts de marché dans les hypothèques liées à un achat. Elle détient maintenant 13,5 % des parts de marché, en termes de nombre d’hypothèques.

La BMO (+0,4), la RBC (+0,9) et la TD (+0,8) ont aussi progressé. Au total, c’est 87,6 % des prêts reliés à une acquisition qui ont été trouvés du côté de ces grandes institutions financières. Les petits prêteurs ont, pour leur part, financé 12,4 % des montants accordés. 

LES RÈGLES CHANGENT

À partir du 6 avril, le taux de référence des tests de résistance sera la valeur médiane hebdomadaire des taux d’intérêt des prêts hypothécaires assurés de cinq ans à taux fixe dans les demandes d’assurances traitées, majorée de 2 %.

Présentement, les banques doivent plutôt utiliser le taux le plus élevé entre celui consenti par leur créancier et celui qu’affiche la Banque du Canada pour un prêt hypothécaire ordinaire à taux fixe avec un terme de cinq ans. JLR estime toutefois que l’impact de ce changement sur les emprunteurs et le marché résidentiel restera « très faible ».

JLR gardera aussi à l’œil le fait qu’un courtier immobilier ne pourra plus recevoir une rétribution en fonction de la conclusion d’un prêt hypothécaire, à moins d’obtenir un certificat de courtier hypothécaire. Cela pourrait modifier certaines pratiques dans le marché, favorisant les institutions financières qui travaillent déjà avec ceux-ci.

La rédaction