Investissements : la Mauricie vue par Desjardins

Par La rédaction | 21 octobre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
5 minutes de lecture

Desjardins publie aujourd’hui un profil économique ciblant la région de la Mauricie, après avoir déjà passé en revue celles de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, de Montréal, du Bas-Saint-Laurent, de l’Outaouais, de l’Estrie, des Laurentides, de la Montérégie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de Lanaudière.

Voici quelques-uns de ses points saillants relevés par Chantal Routhier, économiste au Mouvement, concernant notamment le secteur des investissements et les perspectives à long terme pour cette portion du territoire québécois.

RETOUR AU DYNAMISME EN 2016

À l’instar du Québec, prévoit-elle, la croissance économique de la Mauricie devrait être relativement faible cette année avant de reprendre du mieux dès l’an prochain et d’afficher un « bon dynamisme » au sein de plusieurs industries.

« Ce sera notamment le cas dans les secteurs maritime et touristique, grâce à la nouvelle stratégie maritime du gouvernement québécois et au développement du marché des croisières. On assistera aussi au développement d’une nouvelle filière électronique, électrique et écoénergétique, au redressement du secteur de la construction ainsi qu’à la concrétisation de certaines innovations, comme l’expansion du Parc MicroSciences de Trois-Rivières », détaille l’économiste.

Durant cette période, la progression du produit intérieur brut de la région restera cependant moins vigoureuse que celle de la moyenne provinciale.

DÉVELOPPEMENT DE L’ENTREPRENEURIAT

De son côté, le secteur manufacturier « devrait bénéficier de l’accélération de l’économie américaine et de l’évolution du huard sous la parité », tandis que celui des services « profitera de la hausse du revenu personnel disponible et de la population pour soutenir son expansion ».

En parallèle, la relance graduelle du secteur forestier, soutenue entre autres par l’amélioration du marché résidentiel chez nos voisins du Sud, devrait bénéficier aux communautés rurales, dont l’économie est davantage orientée sur l’exploitation des ressources naturelles.

De même, la présence du Fonds de diversification économique (FDE) « continuera à supporter le développement et l’expansion de petites et moyennes entreprises », notamment avec la création de trois incubateurs ayant chacun leur spécialité : un centre d’innovation technologique à Trois-Rivières, un pôle du jeu vidéo à Shawinigan et un autre consacré aux « technologies vertes » à Bécancour.

Autres signes d’un certain dynamisme, le premier salon de l’emploi organisé par la ville de Shawinigan qui s’est tenu à l’automne dernier a attiré plus de 2000 personnes, tandis que le Groupe CGI y a ouvert au printemps son cinquième centre d’excellence dans la province, avec à la clé la création de 300 emplois au cours des prochaines années.

DES INVESTISSEMENTS EN HAUSSE

« Les perspectives de croissance pour les prochaines années sont positives pour la région », note Chantal Routhier. Un optimisme qui repose notamment sur l’important projet de développement des installations du port de Trois-Rivières, baptisé « Projet Cap sur 2020 », ainsi que sur le bon développement commercial et résidentiel local.

Sans oublier la présence du FDE (200 M$), mis sur pied pour « stimuler l’attraction d’investissements privés et favoriser l’émergence d’entreprises performantes et innovantes », qui profite principalement à Trois-Rivières et à Bécancour.

« Ces projets généreront de nombreuses occasions d’affaires pour les entreprises et les travailleurs au cours des prochaines années », souligne l’économiste, qui estime par ailleurs que les investissements « devraient se maintenir à des niveaux avoisinant la moyenne des cinq dernières années », soit aux alentours de 1,5 G$.

ACCROISSEMENT DE LA PRODUCTIVITÉ

« La croissance et le vieillissement de la population ainsi que la diminution du nombre de personnes en âge de travailler changeront les besoins de la population dans les années à venir », observe Chantal Routhier.

Par conséquent, insiste-t-elle, la région devra relever le « défi de premier plan » qui consistera « à maintenir et à développer une gamme de services adaptés aux citoyens par l’entremise, entre autres, de l’offre de services de proximité et d’infrastructures adéquates ». Pour y répondre, la ville de Trois-Rivières accueillera par exemple bientôt un centre récréotouristique au bord de l’eau, un hôtel ainsi qu’un centre de conventions et de foires.

La Mauricie devra relever un autre défi de taille, selon Chantal Routhier : l’accroissement de la productivité. Même si le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal a calculé que sa croissance par heure travaillée y a été plus rapide que la moyenne québécoise entre 2002 et 2012 (10 %, comparativement à 8 %), l’économiste juge que « la poursuite des efforts pour la rehausser sera nécessaire ».

En effet, remarque-t-elle, « malgré l’amélioration constatée, le niveau enregistré de la productivité par heure travaillée dans la région est demeuré inférieur à celui du Québec en 2012 ».

La rédaction vous recommande :

La rédaction