Investissements : Montréal sous la loupe de Desjardins

Par La rédaction | 1 octobre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Desjardins vient de publier un profil économique ciblant la région de Montréal, après avoir déjà examiné celles du Bas-Saint-Laurent, de l’Outaouais, de l’Estrie, des Laurentides, de la Montérégie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de Lanaudière.

Voici quelques-uns de ses points saillants relevés par Joëlle Noreau, économiste principale au Mouvement, concernant notamment le secteur des investissements et les perspectives à long terme pour cette portion du territoire québécois, qui représente à elle seule plus de 50 % de l’activité économique provinciale.

UNE CROISSANCE SOLIDE

La région affichera une croissance économique légèrement supérieure à celle de la province au cours des 15 prochains mois. Comme pour l’ensemble du Québec, le niveau du produit intérieur brut (PIB) devrait légèrement y progresser en 2015, mais une augmentation plus soutenue est attendue dès l’an prochain.

De son côté, le taux de chômage devrait s’accroître au quatrième trimestre avant de régresser quelque peu en 2016, tandis que le marché de l’habitation ralentira la cadence, à l’exception de la revente, qui semble avoir le vent en poupe.

« La croissance dans la métropole sera notamment stimulée par les perspectives positives en matière d’investissement et par le raffermissement de l’industrie manufacturière, qui profitera de la faiblesse du huard et de l’amélioration de l’économie américaine », prévoit Joëlle Noreau.

INVESTISSEMENTS À LONG TERME

Ainsi, les travaux pour la construction du nouveau pont Champlain (de 3 à 5 G$ selon les estimations) et la réfection du pont Jacques-Cartier, de même que pour la reconstruction de l’échangeur Turcot, ont déjà débuté et ceux-ci généreront leur lot d’investissements au cours des prochaines années, précise l’économiste.

Sans oublier l’expansion de l’aéroport international Pierre-Eliott-Trudeau, à Dorval, qui devrait s’achever vers 2016 (290 M$), et la poursuite de chantiers d’envergure dans le domaine de la santé, comme le Centre hospitalier de l’Université de Montréal et le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine.

Au cours des 15 prochains mois, résume Joëlle Noreau, « les investissements pourraient s’accroître et atteindre de nouveaux sommets en raison de ces grands travaux d’infrastructures ». Tout cela générera « des occasions d’affaires pour de nombreuses entreprises », même si ces chantiers entraîneront toutefois « certains inconvénients temporaires qu’il faudra surmonter ».

RETOMBÉES POSITIVES POUR L’ÉCONOMIE

En outre, d’autres facteurs positifs sont à noter, souligne-t-elle. D’abord, Montréal s’est dotée d’un vaste plan pour les 15 à 20 prochaines années afin de développer et réorganiser son réseau de transport, notamment en prolongeant les lignes orange et bleue du métro jusqu’à Anjou.

Par ailleurs, « l’effervescence grandissante liée aux préparatifs des festivités entourant les célébrations du 375e anniversaire de la ville en 2017 se fera sentir de plus en plus ».

Plusieurs éléments qu’elle qualifie de « rassembleurs » sont également à prendre en compte, notamment la création d’une nouvelle grappe métropolitaine sur la mode au printemps 2015 ainsi que les initiatives découlant de l’événement « Je vois Montréal » à la fin de 2014, dont 180 projets ont été retenus et dont certains ont déjà démarré.

MONTRÉAL, « LOCOMOTIVE » DU QUÉBEC

Enfin, les six chantiers de travail de la grappe Finance Montréal, qui vise à positionner l’industrie financière à l’avant-plan en Amérique du Nord, les efforts concertés de l’industrie touristique montréalaise pour faire de la région une destination de choix et les initiatives prises pour redonner du souffle au secteur du commerce de détail devraient également avoir des retombées positives en termes économiques.

Lorsqu’on dépasse le cadre de la région administrative et qu’on considère le Grand Montréal, on constate qu’il demeure plus que jamais « un acteur de développement économique de premier plan pour l’ensemble du Québec », souligne Joëlle Noreau, qui cite notamment une analyse de l’Institut du Québec (IdQ) parue en novembre 2014.

Celle-ci mentionnait qu’il existe « un lien de convergence » entre la croissance de la région métropolitaine et celle de toute la province, puisque « la performance économique de Montréal “tire” celle du reste du Québec ». Un « effet locomotive » qui est le deuxième en importance de toutes les grandes villes du Canada, concluait l’IdQ.

Montréal, « ville intelligente et numérique »?

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a adopté en avril dernier un plan de développement économique pour les années 2015-2020. Des investissements d’environ 115 M$ seront consentis d’ici les cinq prochaines années afin de placer la région parmi les 10 premières d’Amérique du Nord en termes de croissance du PIB par habitant d’ici à 2030.

La CMM entend atteindre ces quatre objectifs au cours des 15 prochaines années :

√ obtenir une croissance annuelle moyenne de 2,3 % du PIB;

√ avoir un taux de chômage correspondant au plein emploi soit 5,5 %;

√ faire passer à 55 % la part des 25-34 ans qui ont un grade universitaire;

√ hausser de 4 % par an les immobilisations privées.


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