IQ se dit capable de verser un dividende à Québec

Par La Presse Canadienne | 13 juin 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Pour la première fois depuis sa fusion avec la Société générale de financement, en 2011, Investissement Québec (IQ) dit être en mesure de verser un dividende à son unique actionnaire, le gouvernement québécois.

La société d’État a généré un résultat net de 264 millions $ au terme de l’exercice 2017-2018, en hausse de 21,7 % sur un an, indique-t-elle dans son rapport annuel de 204 pages déposé mercredi à l’Assemblée nationale.

On ignore encore toutefois si le bras financier du gouvernement versera un dividende, puisque cette décision sera prise par le ministère des Finances, a-t-on expliqué.

« Grâce à ces résultats sans précédent, IQ est désormais en mesure de verser un dividende à son unique actionnaire, s’est félicité le président-directeur général de la société d’État, Pierre Gabriel Côté, par voie de communiqué. Nous avons réussi à absorber le déficit accumulé en trois ans. »

Celui-ci est arrivé en janvier 2015 aux commandes d’IQ, qui a le mandat d’offrir des prêts, des garanties de prêt et de l’investissement en capital-actions afin de soutenir les sociétés québécoises selon leur stade de développement.

ÉLÉMENTS EXCEPTIONNELS

C’est une série d’éléments non récurrents, notamment des gains totalisant près de 66 millions $ découlant de la vente de diverses participations au cours du dernier exercice, qui explique la forte progression du résultat net.

Abstraction faite de cette situation, le résultat ajusté d’IQ a été de 170 millions $ au terme de 2017-2018, en hausse de 3 % par rapport à 165 millions $ il y a un an. Son rendement sur le capital a été de 8,2 %, alors que le rendement ajusté sur les capitaux propres s’est établi à 165 millions $.

En 2017-2018, IQ dit avoir réalisé 1456 interventions financières, ce qui constitue une progression de 17 %. La valeur des interventions engageant les fonds propres du bras financier du gouvernement a représenté un engagement de 1,1 milliard $.

« Nous avons attiré au Québec 70 projets de sociétés étrangères totalisant 2,2 milliards $ d’investissements, ce qui est près du double de l’objectif établi en début d’exercice », a souligné M. Côté dans le rapport annuel.

PLUS D’EMPLOYÉS

Si les résultats d’IQ sont en hausse, il en va de même pour la taille de son effectif, qui a bondi de 11 %, ou 51 employés, pour atteindre 515 personnes. Cela a contribué à faire passer la taille de la masse salariale et des avantages octroyés aux employés à 108,1 millions $, en progression de huit pour cent.

En mai dernier, lors de son passage en commission parlementaire, M. Côté avait fait l’objet de plusieurs critiques de la part des partis d’opposition pour la progression marquée du nombre de gestionnaires au sein de l’appareil. Ce nombre a bondi de 72 % pendant la dernière année pour s’établir à 88.

« Ces changements ont été réalisés en conservant un ratio de gestion inférieur à celui des organisations comparables à la société », fait valoir IQ dans son rapport annuel.

Le ratio des frais de gestion était de 1,23 % à la fin de l’exercice, comparativement à 1,15 % l’année précédente.

Par ailleurs, M. Côté a vu sa rémunération globale grimper de 4,25 %, à 523 102 $. Son salaire de base a été de 415 236 $, en hausse de trois %, alors que la hausse de sa « rémunération variable » a été similaire, à 60 471 $.

Dans l’ensemble, les émoluments des cinq principaux dirigeants d’IQ ont été de 1,92 million $, en recul de 7,7 %.

Cela ne tient toutefois pas compte de la rémunération globale de 974 926 $ – incluant une prime de départ de 623 193 $ – qui a été octroyée à Yves Lafrance, qui était premier vice-président à la gestion des mandats et aux programmes gouvernementaux et qui a quitté en décembre dernier.

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