La croissance démographique soutient l’économie de Lanaudière

Par La rédaction | 15 juin 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

L’augmentation de la population dans Lanaudière agira comme moteur de l’économie régionale, qui devrait aussi bénéficier de la faiblesse du dollar canadien et du dynamisme que connaissent les États-Unis, selon un rapport de Desjardins publié aujourd’hui.

« Ce qui distingue Lanaudière des autres régions du Québec, c’est la forte croissance démographique qu’elle connaît depuis plusieurs années, lance Chantal Routhier, économiste au Mouvement Desjardins. Elle devrait se poursuivre de manière aussi soutenue dans les prochaines années, contrairement à la plupart des autres régions québécoises, ce qui viendra soutenir son économie. »

L’Institut de la statistique du Québec prévoit une croissance de la population dans Lanaudière de 6,8 % entre 2016 et 2021, comparativement à 3,8 % pour l’ensemble du Québec. Au cours des cinq dernières années, elle avait connu une hausse similaire (6,9 %), alors que celle du Québec plafonnait à 4,4 %. C’est principalement un solde positif sur le plan des migrations interrégionales qui explique la bonne santé démographique de Lanaudière.

L’industrie des services de santé et d’éducation et celle du commerce de détail bénéficieront notamment de cette augmentation de population.

DES TRAVAILLEURS À REMPLACER

Cependant, la population ne fait pas qu’augmenter, elle vieillit aussi. En cela, Lanaudière connaît les mêmes défis que les autres régions du Québec, notamment en termes de remplacement des travailleurs prenant leur retraite. En 2021, pour chaque groupe de 100 personnes quittant la vie active, la région ne disposera que de 70 individus prêts à intégrer le marché du travail. En 2016, cet indice s’établit à autour de 80. La moyenne québécoise passera de 89,9 travailleurs à 81,3 entre 2016 et 2021.

Afin d’éviter que cette situation ne s’envenime, la région doit garder ses jeunes. Cela passe entre autres par une bonification de l’offre éducative. À ce titre, la création du Centre régional universitaire de Lanaudière, une collaboration entre Éducation Lanaudière, l’Université du Québec à Montréal, l’Université de Montréal et l’Université du Québec à Trois-Rivières, jouera un rôle important. Ses activités doivent débuter à l’automne 2016.

EXPORTATION ET RELANCE

« La relative faiblesse du dollar canadien par rapport à la devise américaine et un certain dynamisme de l’économie de notre voisin du Sud devraient soutenir les très nombreuses entreprises exportatrices de la région », estime Chantal Routhier.

Plus de 60 % des entreprises de Lanaudière exportent, et 70 % des exportations de la région prennent la direction des États-Unis. Le secteur manufacturier et l’industrie du bois devraient en profiter.

Après avoir perdu brutalement 1 300 emplois lors de la fermeture de l’usine d’Electrolux en 2014, la MRC de l’Assomption s’est lancée dans un plan de relance économique visant notamment la diversification de son économie. Le plan arrive à sa troisième phase, axée sur l’accompagnement et le soutien à la réalisation de projets créateurs d’emplois au sein d’entreprises du territoire, sur la maximisation du potentiel de création d’emplois de zones sous-utilisées et sur la mise en place d’une vision d’avenir pour l’essor économique du territoire.

« C’est un mouvement sur le long terme, admet l’économiste de Desjardins. C’est sûr que c’est plus long de créer de l’emploi avec plusieurs petites entreprises qu’avec un gros joueur qui embauche 1 000 travailleurs d’un coup. Mais la relance progresse bien. »

Enfin, bien située par rapport à Montréal, Lanaudière se fera très dynamique sur le plan du tourisme. La région a notamment lancé les campagnes Joies d’hiver dans Les Moulins, Lanaudière – Rapprochez-vous et Vos affaires, façon Lanaudière, afin de faire valoir ses attraits.

La faiblesse du dollar canadien pourrait aussi contribuer à attirer plus de touristes américains. D’année en année, le taux d’occupation hôtelier plafonne à environ 35 % dans Lanaudière, contrairement à 55 % pour l’ensemble du Québec.

La rédaction vous recommande :

La rédaction