Le couperet tombe chez les gestionnaires de hedge funds

Par La rédaction | 22 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les grands fonds spéculatifs (hedge funds) basés à Londres ont employé moins de gestionnaires en 2016 que l’an dernier en raison de performances souvent décevantes, rapporte Reuters.

Au total, le nombre de professionnels enregistrés par la Financial Conduct Authority (FCA), l’organisme de réglementation des activités financières de la City, est passé de 890 à 860 dans les 15 principaux fonds, soit une baisse de 3,5 %.

Le recul des effectifs dans ces fonds, qui gèrent 247 G$ d’actifs sur un total de 478 G$ au Royaume-Uni (dans la catégorie des fonds ne recourant pas à la gestion algorithmique) et de 3 240 G$ dans le monde, reflète « la passe difficile que traverse le secteur », selon Reuters.

UNE ANNÉE DE CHANGEMENTS

Les investisseurs ont retiré 67 G$ des hedge funds au cours des neuf premiers mois de l’année, le plus souvent de sociétés de gestion dont les actifs dépassent un milliard de dollars. Les baisses d’effectifs les plus importantes se sont produites dans les sociétés de gestion CQS, Man Group et Brevan Howard, dont le nombre cumulé de responsables a chuté de 10 %. Pour la seule firme CQS, il a même dégringolé de 20 % entre le 1er janvier et le 1er décembre pour s’établir à 68 personnes, comparativement à 85 l’an dernier à la même période.

Trois des 15 principales sociétés de gestion passées à la loupe par Reuters ont au contraire renforcé leurs effectifs cette année : Toscafund Asset Management, AKO et Capula Investment Group. Les fonds spéculatifs, qui affichaient des performances globalement négatives en janvier (-2,6 %) et en février (-0,03 %), sont finalement repassés dans le vert en novembre, enregistrant alors des gains de 4,57 %, selon les données de la firme Hedge Fund Research.

« Cette année a véritablement été un catalyseur de changement pour les hedge funds parce que beaucoup d’entre eux ont enregistré des rendements qu’ils n’avaient jamais envisagés auparavant et leurs clients ont été mécontents », explique à Reuters Martin Kallstrom, responsable des investissements alternatifs du fonds de pension suédois First Swedish National Pension Fund, qui gère 1,7 G$ d’actifs.

MOINS DE GESTIONNAIRES, PLUS D’ORDINATEURS

« Si vous commencez à apporter des changements significatifs à votre organisation, cela peut être bénéfique dans certains cas, Mais si vous obtenez de mauvaises performances, vous devez vous demander pourquoi », ajoute-t-il.

Selon certains responsables de fonds cités par Reuters, la baisse du nombre de professionnels enregistrés auprès de la FCA pourrait signaler un changement structurel dans l’industrie.

« On va continuer à constater une tendance au remplacement d’une capacité d’intervention humaine par des capacités de traitement informatique. Un grand nombre de flux et d’intérêts se sont portés vers les stratégies quantitatives cette année et, donc, à la place de 10 gérants de portefeuille, vous en avez moins et plus d’ordinateurs », explique Fred Ingham, de la firme Neuberger Berman, qui gère 5 G$ d’actifs.

D’après l’Alternative Investment Management Association, l’organisme qui représente les hedge funds, ces derniers emploient directement environ 10 000 personnes au Royaume-Uni.

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