Le taux de chômage en baisse au Québec

Par La Presse Canadienne | 10 août 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’économie canadienne a ajouté environ 6600 emplois le mois dernier, renversant du même coup un déclin comparable en juin sans toutefois réussir à faire changer le taux de chômage national, qui demeure à 6,8 % pour un sixième mois consécutif.

L’enquête mensuelle sur la population active de Statistique Canada offre un regard neuf sur un indicateur économique important, en plus de participer au débat en cours dans les milieux politiques et d’affaires au sujet de la possible récession dans laquelle pourrait avoir plongé le pays au cours de la première moitié de l’année.

Bien que tout semble démontrer que l’économie a reculé au premier trimestre – et probablement au deuxième –, le rapport mensuel de Statistique Canada dévoilé vendredi offre une image plus compliquée.

PAS ENCORE DE RÉCESSION

La tendance sur six mois « ne pointe pas encore vers une récession au Canada », parce que 11 000 emplois ont été ajoutés au cours d’une période ayant inclus des difficultés majeures dans le secteur du pétrole et des gaz naturels, estime l’économiste de Marchés Mondiaux CIBC, Nick Exarhos.

« En effet, la ventilation par province met en lumière l’effet ciblé que le choc pétrolier a eu, la Saskatchewan et l’Alberta ayant rapporté une baisse de l’emploi en juillet, tandis que le Québec a présenté une hausse solide », a-t-il expliqué.

L’emploi s’est relevé de 22 000 au Québec, ce qui a entraîné une baisse de 0,3 point de pourcentage du taux de chômage qui est passé à 7,7 % dans la province. Comparativement à 12 mois plus tôt, l’emploi a augmenté au Québec de 44 000 ou de 1,1 %. Curieusement, Montréal – principal moteur économique de la province –, a vu son taux de chômage passer de 8,7 % à 8,9 % entre juin et juillet. Elle décroche ainsi le titre de « capitale nationale » du chômage, détrônant au passage la ville de Windsor en Ontario, selon les données de Statistique Canada.

DES DOUTES SOULEVÉS

Randall Bartlett, économiste principal du groupe TD, affirme que le rapport mensuel « a raté la cible » dernièrement, donnant comme exemple un rapport précédent indiquant la création de 60 000 emplois en mai, malgré un recul de 0,2 % de l’économie globale et un ralentissement ayant touché 13 des 20 secteurs majeurs.

« La baisse des emplois dans le secteur de l’hôtellerie et des services alimentaires en Ontario pendant la tenue des Jeux panaméricains (du 10 au 24 juillet dernier) semble également très douteuse », a-t-il relayé par la Presse Canadienne.

« Cela dit, nous utilisons l’emploi décrit dans l’Enquête sur la population active pour surveiller l’économie canadienne, et le rapport d’aujourd’hui n’a pas fait bouger les données. »

On a compté 17 300 Canadiens employés à temps plein de moins en juillet, comparativement à juin, mais 23 900 de plus étaient employés à temps partiel, selon Statistique Canada. Un total de 41 000 personnes additionnelles se sont dites travailleurs autonomes en juillet.

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