Plus riche, on vit plus longtemps

Les bénéficiaires de la sécurité de la vieillesse (SV) ayant de faibles moyens financiers vivent environ deux ans et demi de moins que ceux possédant des revenus plus élevés, selon la plus récente étude du Bureau de l’actuaire en chef (BAC).

Troisième du genre à être publiée par le BAC, cette enquête révèle qu’en 2013, l’espérance de vie à 65 ans des hommes qui ne reçoivent pas le Supplément de revenu garanti (SRG) était de 19,7 ans, alors qu’elle se situait à 17,1 ans pour ceux qui le reçoivent. Rappelons que le SRG est octroyé aux personnes peu fortunées. Chez les femmes, l’espérance de vie à 65 ans était de 22,7 ans pour celles qui ne reçoivent pas le SRG et de 20,4 ans pour celles qui le reçoivent. L’écart entre ceux sans et avec SRG rétrécit à mesure que l’âge augmente, note l’étude. L’ESPÉRANCE DE VIE AUGMENTE

De façon générale, l’espérance de vie à 65 ans des bénéficiaires de la sécurité de la vieillesse a augmenté de près de trois ans pour les hommes et de près de deux ans pour les femmes entre 1999 et 2013.

En 2013, celle des premiers était de 18,9 ans (+2,8 années), tandis qu’elle atteignait 21,8 ans (+1,9 année) pour les secondes.

Résultat, l’écart entre les hommes et leurs compagnes a rétréci. Les femmes vivaient 3,8 années de plus que leurs homologues masculins en 1999, contre 2,9 années en 2013.

L’étude montre aussi que les femmes de 65 à 80 ans qui perçoivent la SV affichent des taux de mortalité correspondant à peu près aux deux tiers de ceux des hommes.

MIEUX VAUT VIVRE EN COUPLE…

Le rapport du BAC relève également que, toujours en 2013, les personnes en couple vivaient plus longtemps que celles habitant seules : +3,5 ans en moyenne pour les hommes et +2,2 ans pour les femmes.

Concrètement, l’espérance de vie à 65 ans était de 20 ans pour les hommes mariés et de 16,5 ans pour les célibataires, comparativement à 23 et 20,8 ans pour les femmes.

…ET ÊTRE NÉ À L’ÉTRANGER

Enfin, les bénéficiaires de la SV nés à l’extérieur du Canada avaient une espérance de vie plus longue que leurs homologues nés au pays. À 65 ans, l’écart était de 1,9 année pour les hommes (20,3 contre 18,4 ans, respectivement) et de 1,8 année pour les femmes (23,1 contre 21,3 ans).

Selon le BAC, ce phénomène est notamment dû à l’effet des « immigrants en bonne santé », qui résulte notamment de l’examen médical effectué dans le cadre des procédures d’immigration, ainsi que d’un mode de vie souvent plus sain des populations d’origine étrangère et de divers facteurs culturels.

INVERSION DE TENDANCE?

« Les Canadiens âgés vivent plus longtemps mais la croissance de l’espérance de vie de 1,6 mois par année entre 2010 et 2013 a été moindre que celle de deux mois par an observée au cours de la décennie précédente », résume l’actuaire en chef du Canada, Jean-Claude Ménard, dans un communiqué.

À noter que des tendances similaires ont été observées aux États-Unis et en Grande-Bretagne.

Toutefois, « il est trop tôt pour savoir si la nouvelle tendance vers des taux plus faibles d’amélioration de la mortalité est permanente ou si les améliorations de la mortalité retourneront aux niveaux des années précédentes », ajoute-t-il.

La mission du BAC, en bref

Le Bureau de l’actuaire en chef exerce ses activités à titre indépendant à l’intérieur du Bureau du surintendant des institutions financières. Son mandat consiste notamment à fournir des services actuariels à l’égard des principaux régimes et programmes gouvernementaux, dont le Régime de pensions du Canada, le Programme de la Sécurité de la vieillesse, le Programme d’assurance-emploi, le Programme canadien de prêts aux étudiants ainsi que les régimes de retraite et d’avantages sociaux de divers groupes (fonctionnaires fédéraux, députés, personnel de la Gendarmerie royale du Canada, etc.).

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