Prudence avec les placements dans les « énergies vertes »

Par Fabrice Tremblay | 15 juillet 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La croissance de la demande énergétique mondiale et la nécessité de développer des énergies alternatives créent de nouvelles possibilités d’investissements.

L’Autorité des marchés financiers (AMF) lance un appel à la prudence auprès des investisseurs québécois, rappelant que ce type de placement demande des connaissances particulières, et ouvre parfois la porte à des fraudeurs.

En utilisant des termes comme « opportunités d’investissement en énergies vertes », on cherche avant tout à attirer l’attention d’investisseurs intéressés par les investissements éthiques et responsables. Parfois, la réalité ne suit pas les promesses.

La campagne de communication de l’AMF se fait conjointement avec d’autres régulateurs en valeurs mobilières, tous membres de la North American Securities Administration (NASAA). Un récent sondage mené par cette organisation révèle que les investissements liés au pétrole et au gaz sont parmi les cinq produits les plus communément mis en cause lors de poursuites en vertu des lois en valeurs mobilières.

Les forces de la demande

« Les investissements dans le domaine de l’énergie sont spéculatifs et sujets aux forces de la demande et de la compétition », souligne un document d’information de la NASAA. L’organisme fait ressortir que, de façon générale, les placements dans ce domaine comportent des risques et que les prévisions des compagnies doivent être analysées prudemment.

« Il n’est pas possible pour un membre de la direction d’une compagnie d’être certain de la quantité d’énergie qui sera produite, de connaître précisément le temps qu’il faudra pour recueillir la ressource ou de savoir si les coûts de production ne seront pas plus élevés que prévus », indique le document d’information.

« Même s’il est vrai que certaines nouvelles technologies rendent plus efficaces la production ou l’extraction de ressources, il arrive que l’équipe de gestion en place dans une compagnie n’ait aucune expérience dans l’extraction de la ressource ou dans l’utilisation de ces technologies », dit la NASAA.

Même dans le cas d’un projet authentique, les revenus peuvent être entièrement grugés par un modèle d’affaires conçu pour favoriser certains intervenants dans le projet, par le versement de commissions par exemple.

Un cas majeur au Québec

Au Québec, le dossier Enviromondial a retenu l’attention il y a quelques années. L’entreprise prétendait être active dans le domaine des énergies vertes. L’un des fondateurs de la Société Enviromondial inc., Stevens Demers, s’est vu imposer des peines d’emprisonnement et de lourdes amendes, en 2008 et 2010.

Dans le cadre d’une campagne l’an dernier, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) et la GRC ont créé un faux site internet dans le domaine des énergies vertes, à des fins éducatives.

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Fabrice Tremblay