Le FMI redoute un « déraillement » de l’économie mondiale

Par La rédaction | 20 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’économie mondiale pourrait « dérailler » et les pays industrialisés, y compris le Canada, ne sont pas à l’abri, a averti hier le Fonds monétaire international dans ses nouvelles projections trimestrielles.

En pleine tempête boursière, le FMI a lancé une mise en garde face au ralentissement chinois et au marasme persistant des autres grands pays émergents.

« La croissance pourrait dérailler si les transitions importantes de l’économie mondiale ne sont pas bien gérées », indique-t-il notamment.

Signe du pessimisme ambiant, l’organisme a abaissé de 0,2 % sa prévision de croissance pour cette année (3,4 %) et pour 2017 (3,6 %) tout en soulignant que plusieurs pays en voie de développement se trouvent aujourd’hui dans une situation « périlleuse », car ils sont menacés d’être rattrapés par un « ralentissement généralisé ».

FAIBLE CROISSANCE AU CANADA

Le FMI prévoit une croissance économique anémique d’environ 1,7 % durant au moins deux ans au Canada, et ce, dans un contexte de faible croissance mondiale et de chute des cours du pétrole, rapporte Le Devoir. L’an dernier, à la même période, l’institution internationale anticipait une croissance de 2,1 %.

Et la situation ne devrait guère s’améliorer en 2017, annonce-t-elle, puisque ses nouvelles prévisions, également revues à la baisse, misent sur un taux de croissance compris entre 2,1 % et 2,4 %.

Des perspectives plutôt médiocres, à l’image d’un contexte mondial où les pays industrialisés devront se contenter cette année « d’améliorations marginales », tandis que les États émergents et en développement seront confrontés à « la nouvelle réalité d’une croissance plus faible », souligne le Fonds.

2016 MARQUÉE DE « REDOUTABLES DÉFIS »

« L’année qui commence sera marquée par de redoutables défis et les gouvernants devront porter leur attention sur la résilience à court terme et les moyens de la renforcer, sans perdre de vue les perspectives de croissance à plus long terme », observe d’ailleurs Maurice Obstfeld, chef économiste de l’organisme.

Ce dernier prévient en outre que les « risques » pesant sur ces prévisions se sont « intensifiés » au cours des derniers mois et que le monde pourrait emprunter « un chemin cahoteux cette année », particulièrement dans le cas des pays émergents.

Italie : le système bancaire inquiète les investisseurs

Plusieurs valeurs bancaires se sont effondrées en début de semaine à la Bourse de Milan, provoquant leur suspension temporaire à cause des inquiétudes des investisseurs. Ces derniers considèrent en effet qu’une partie de ce secteur est à risque, rapporte l’Agence France-Presse.

Ainsi, la banque Monte dei Paschi di Siena, supposée être « la plus vieille banque du monde », a clôturé en dévissant de 14,8 %. Son titre a dû être suspendu à plusieurs reprises.

De même, Banca popolare dell’Emilia Romagna a chuté de 8,7 %, Carige de 7,3 %, UBI Banca de 7,3 %, Banco Popolare de 6,7 % et Banca popolare di Milano de 5,6 %. Pour leur part, les deux principales institutions financières de l’Italie, Unicredit et Intesa Sanpaolo, ont perdu 5,4 % et 5 %, respectivement.

TROP DE CRÉANCES DOUTEUSES

Selon l’AFP, l’inquiétude des investisseurs est notamment liée aux créances douteuses des banques italiennes.

« La situation des banques est délicate, parce que ces créances se situent à un niveau très élevé, dépassant les 200 milliards d’euros [317 G $CAD] », explique à l’agence Lorenzo Codogno, économiste et ex-directeur général au ministère des Finances italien.

« Ceci limite la capacité du secteur bancaire à fournir du crédit à l’économie », souligne-t-il, précisant que « des organisations internationales, comme le FMI, ont appelé l’Italie à faire quelque chose à ce sujet ». Il est notamment question de la création d’une « bad bank », une structure chargée d’isoler des actifs et des dettes pour assainir les bilans des banques.

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