Les taux négatifs ne font pas peur aux assureurs

Par La rédaction | 4 avril 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Deux des plus grosses compagnies d’assurance au pays se disent tout à fait prêtes à ce que le taux d’intérêt poursuive sur la pente descendante au cours de la prochaine décennie, et même à ce qu’il tombe sous la barre du zéro, comme c’est le cas présentement au Japon.

C’est ce qu’ont affirmé les têtes dirigeantes de la Financière Manuvie et la Financière Sun Life lorsqu’on leur a demandé comment leurs entreprises respectives réagiraient si le Canada en venait à imiter le pays du Soleil levant, rapporte La Presse Canadienne.

La banque centrale japonaise a en effet adopté des taux d’intérêt négatifs plus tôt cette année pour stimuler les dépenses.

Le chef des finances de Manuvie, Stephen Roder, indique qu’au cours des dernières années, la compagnie a graduellement déplacé ses billes vers des produits qui sont moins vulnérables aux fluctuations des taux d’intérêt.

« Nous vendons beaucoup de produits qui ne sont pas exposés du tout aux variations des taux d’intérêt, donc nous sommes pas mal moins exposés au risque aujourd’hui que nous l’aurions été il y a de cela cinq ans », explique M. Roder.

MAUVAIS POUR LES ASSUREURS

Les taux d’intérêts bas sont particulièrement difficiles à soutenir pour les compagnies d’assurances, qui investissent principalement les revenus provenant des primes dans le marché obligataire ou dans des actions.

Stephen Roder précise toutefois que l’expérience acquise par Manuvie sur le marché japonais – où la financière est bien présente – prépare l’entreprise à affronter l’éventualité de taux négatifs au Canada.

« Nous sommes très actifs au Japon et nous avons appris comment naviguer dans les eaux troubles d’un marché à bas taux d’intérêt. En fait, nous avons même connu une bonne croissance », explique-t-il.

Pour y arriver, Manuvie s’est justement concentrée à vendre des produits qui ne sont pas exposés aux fluctuations des taux.

« Je ne prétends pas que j’aime ces produits, dit Stephen Roder, mais je crois qu’en faisant cela, ça nous a aidés à atténuer l’impact des taux négatifs. Ce n’est pas quelque chose qui m’empêche de dormir la nuit », ajoute le chef des finances.

De son côté, le chef des finances de Sun Life, Colm Freyne, indique que malgré les turbulences causées par des taux près de zéro, il faut garder en tête que la situation crée aussi des occasions à saisir et demeurer optimiste.

« Nous voyons des opportunités, en dépit des impacts. Oui, il y a de la turbulence, mais ce n’est pas insurmontable », rappelle M. Freyne.

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