Au revoir les marchandises, bonjour les services!

Par La rédaction | 2 Décembre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Au cours de la prochaine décennie, la vigueur de l’économie canadienne dépendra bien plus de la création de solutions et de services que de l’exportation de produits, selon une nouvelle étude de Marchés mondiaux CIBC.

« Le Canada a perdu plus de 10 % de sa capacité de production pendant la période de surévaluation du huard, et les nouvelles capacités de production qui émergeront bientôt seront fort différentes de celles qui ont été perdues », explique Benjamin Tal, économiste en chef adjoint à Marchés mondiaux CIBC.

L’exportation de services a connu une croissance plus rapide que l’exportation de marchandises au cours des dix dernières années au pays. Le commerce des services est également trois fois moins exposé à la volatilité que le commerce des marchandises, indique le rapport.

Cette stabilité relative s’explique principalement par le fait que le commerce des services profite d’une plus grande diversification. Alors que 75 % des marchandises sont exportées vers les États-Unis, seulement 50 % des services exportés par le Canada sont destinés à nos voisins du Sud.

ENVISAGER LE COMMERCE DES SERVICES

Les biens et services négociables représentent près de 70 % de l’économie canadienne et 80 % des emplois. Cependant, selon Statistique Canada, ils ne constituent que 16 % des exportations brutes.

« Comment est-il possible que les services ne représentent qu’une aussi faible fraction des exportations alors qu’ils génèrent 70 % du PIB et 80 % des emplois?, s’interroge M. Tal. La réponse qui s’impose pour bien des gens est que la plupart des services sont impossibles à exporter. Après tout, on ne peut pas exporter une coupe de cheveux. »

Les choses ont toutefois bien changé en 20 ans en raison de la mondialisation de la production et de l’approvisionnement. Par exemple, le commerce des services dans des domaines comme l’ingénierie, l’architecture, l’informatique et les finances est appelé à croître, selon l’étude.

« On a tendance à ne pas vraiment penser au commerce des services. Cela va devoir changer », affirme Benjamin Tal, qui ajoute que les statistiques conventionnelles sur le commerce sous-évaluent la part des exportations liée aux services.

Ainsi, selon l’OCDE, la part des exportations brutes du Canada attribuable aux services ne serait pas de 16 %, mais bien de plus de 40 %. Selon l’étude de Marchés mondiaux CIBC, la valeur des exportations de services aux entreprises pourrait même surpasser celle des exportations de marchandises au cours de la prochaine décennie.

DÉFIS À L’HORIZON POUR LES PME

Puisqu’il est devenu de moins en moins dispendieux et de plus en plus facile de mettre sur pied et d’exploiter une PME grâce à la puissance du commerce électronique, la taille des petites entreprises devrait rétrécir encore davantage dans le cycle à venir, toujours selon l’étude. La plus forte concentration de microentreprises devrait se trouver dans les secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques.

« Ces changements s’accompagneront d’un certain nombre de défis, précise M. Tal. Les sociétés devront composer avec une fenêtre plus étroite pour tirer profit de leur savoir-faire ou de leurs produits exclusifs, et les modes de financement ainsi que les modèles d’éducation actuels ne permettront pas de soutenir efficacement la nouvelle vague d’entrepreneuriat. »

Comment surmonter ces obstacles? En facilitant l’accès au capital et en favorisant l’émergence d’incubateurs, répond M. Tal. Sans oublier, bien sûr, la nécessité pour les PME d’investir massivement dans la recherche et le développement.

La rédaction