Capital investissement : les Américains très actifs au Canada

Par Pierre-Luc Trudel | 20 juin 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Florence And Joseph McGinn / 123RF

Les Américains sont plus actifs sur le marché du capital investissement canadien que les acheteurs canadiens eux-mêmes, révèle une récente étude du cabinet d’avocats Blakes.

Plus de la moitié (55 %) des opérations de capital investissement réalisées au pays impliquent un acheteur américain, contre seulement 34 % qui concernent un acheteur canadien.

« On se trouve dans un marché de vendeurs actuellement au Canada, il y a beaucoup de liquidité disponible », commente Patrick Menda, associé au bureau montréalais de Blakes en entrevue avec Conseiller.

La demande en capital est donc très forte, mais l’offre canadienne semble trop restreinte pour répondre à la demande, ce qui laisse beaucoup de place aux investisseurs provenant des États-Unis. « Les acheteurs américains sont peut-être plus agressifs sur les prix, et le taux de change actuel représente un net avantage pour eux », ajoute Me Menda.

L’étude de Blakes, qui n’a pas été rendue publique dans son intégralité, a été réalisée à partir de 100 opérations de capital investissement conclues entre des parties non liées de 2014 à 2017. Elle porte sur des opérations auxquelles prennent part des fonds, des promoteurs ou des sociétés de portefeuille de capital investissement, à titre de vendeurs, d’acheteurs, d’investisseurs et/ou de cibles.

Il est important de noter que l’étude s’appuie uniquement sur des opérations auxquelles Blakes a pris part à titre de conseiller juridique. Patrick Menda assure toutefois que les bases de données de la firme sont suffisamment exhaustives pour pouvoir constituer « un échantillonnage représentatif » du marché canadien. Il concède cependant que Blakes est surtout actif dans le marché intermédiaire.

LE FONDATEUR DE L’ENTREPRISE PAS TOUJOURS IMPLIQUÉ

L’étude permet de constater que la majorité des opérations sont réalisées par la voie d’achat d’actions (77 %), loin devant l’achat d’actif (14 %). Parmi les transactions analysées, près de la moitié (48 %) ont une valeur de 100 M$ ou moins, alors que 31 % se situent entre 100 et 500 M$, et 13 % entre 500 M$ et 1 G$. Seulement 8 % des opérations étudiées dépassent le milliard de dollars.

Dans la plupart des cas, les transactions impliquent le fondateur de l’entreprise ainsi qu’un investisseur de capital investissement (47 %), mais certaines d’entre elles sont conclues entre un investisseur de capital investissement et un investisseur stratégique (26 %), ou encore l’inverse (16 %). Environ 11 % des opérations sont réalisées entre des investisseurs de capital investissement.

De 2014 à 2017, c’est le secteur des biens et services industriels qui a enregistré la plus grande proportion de transactions (25 %), suivi des technologies et des médias (17 %), des sciences de la vie (12 %), du transport (9 %), des services financiers (8 %) et du commerce de détail (7 %).

Pierre-Luc Trudel