Des taux au plancher jusqu’en 2015

Par La rédaction | 22 janvier 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Tsung-Lin Wu / 123RF

La reprise économique est dans les cartons, incitant les banques centrales à maintenir des taux anémiques pour les prochains trimestres.

C’est du moins le consensus qu’on peut observer des lettres économiques de Desjardins et BMO Marché des capitaux, publiées en début de semaine.

Ainsi, tant la coopérative financière que la banque d’origine montréalaise estiment que les taux d’intérêt resteront à leurs creux historiques jusqu’à la fin de l’an prochain.

« Bien que tout indique que la remontée s’effectuera en août 2015, nous croyons que la faible inflation fera en sorte que la première hausse, estimée à un quart de point, ne se produira pas avant le début 2016 », écrit l’économiste en chef adjoint de BMO Marché des capitaux Michael Gregory.

Pour sa part, François Dupuis, économiste en chef de Desjardins, estime que « tout en restant faible, l’inflation devrait se relever légèrement dans la plupart des pays industrialisés en 2014 et en 2015. Cette situation aura l’avantage de permettre aux banques centrales de maintenir un environnement de bas taux d’intérêt pendant encore un bon moment pour accélérer la croissance économique ».

Dans l’immédiat, le marché anticipe une hausse d’environ 0,84 % pour le mois d’août 2015, établi à partir des projections de la Réserve fédérale américaine.

C’est l’annonce de la fin du programme d’assouplissement quantitatif de la Fed, qui diminue les rachats de 10 G$ par mois jusqu’à la fin de l’année, qui constitue l’un des axes des ces prévisions.

La fin des rachats d’actifs toxiques signale aux économistes que les banques centrales estiment que la reprise est bel et bien lancée, bien qu’encore modeste.

« Il est réconfortant de constater que la Fed juge que l’économie progresse suffisamment bien pour encaisser le choc d’une baisse des achats de titres. Celle-ci risque de provoquer une hausse des taux obligataires de moyen et de long terme qui se répercuterait sur les taux hypothécaires », écrit François Dupuis.

D’après les prévisions établies par BMO Marché des capitaux, les obligations canadiennes de 10 ans devraient gagner plus de 50 points de base dans la prochaine année. Alors qu’elles sont actuellement émises à 2,60 %, elles devraient atteindre 3,15 au 4e trimestre de 2014, et commencer 2015 à 3,40 %.

Des hausses similaires sont prévues pour les obligations américaines, lesquelles se négocient actuellement à 2, 90 % et seront émises à 3,45 % et 3,60 % pour les mêmes périodes.

La bonne tenue américaine influence évidemment le Canada. Ainsi, la croissance anticipée sera de 2,3 % cette année et de 2,6 % l’an prochain, selon Desjardins. Au Québec cependant, il faudra attendre l’an prochain avant que le Québec renoue avec une croissance de 2,0 % au moins.

Ainsi, en 2014, Desjardins maintient « la prévision de croissance à 1,8 % », prévoyant un « retour à un rythme supérieur à 2,0 % » l’an prochain. Les exportations et le secteur résidentiel alimenteront cette croissance.

La rédaction