Expliquer aux clients les placements dans les titres à rendement élevé

Par Paul Scanlon | 20 juin 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La catégorie des obligations à rendement élevé, qui regroupe les obligations de sociétés dont la cote de crédit est inférieure à BBB, n’a pas vécue de « décennie perdue ». Elle a certes connu périodiquement des périodes de volatilité, mais, dans l’ensemble, cette catégorie d’actif a généré des rendements ajustés au risque solides, se taillant une place de choix dans bien des portefeuilles de placement. Paul Scanlon, portefeuilliste du Fonds d’obligations de sociétés Mackenzie Sentinelle et de la Catégorie Mackenzie Sentinelle Obligations de sociétés nord-américaines fait le point sur le marché des titres à rendement élevé et explique le raisonnement qui sous-tend les placements dans cette catégorie d’actif.

Le marché des titres à rendement élevé doit son existence au fait que, en fin de compte, il consiste strictement à assumer le risque de crédit de PME ayant une cote de faible qualité. Hors, lorsque nous envisageons le marché sur une période de un, deux ou trois ans, nous nous posons toujours la question suivante : « quel est le risque de défaillance? »

Historiquement, le marché des titres à rendement élevé offre une marge de 5,2 % par rapport aux bons du Trésor. On ne bénéficie pas entièrement de cette marge car il y a des défaillances. En fait, le taux de défaillance des obligations sur le marché des titres à rendement élevé est en moyenne de 4,3 %. Par conséquent, la marge est en réalité d’environ 5,2 %, et environ 3 % vous revient. Vous avez donc la marge brute, mais aussi quelques pertes attribuables aux défaillances de certaines sociétés. La marge ajustée en fonction des pertes est donc en moyenne de 3 %.

En début de 2012, l’écart par rapport aux bons du Trésor était de 75 points de base supérieur à sa moyenne à long terme. Étant donnée l’importance de l’écart par rapport à la moyenne à long terme, nous nous sommes demandé ce qui en serait des défaillances au cours des une à trois prochaines années.

Les prévisions quant au taux de défaillance le situe entre 1,5 % et 5 %. Chez Putnam, nous nous plaçons plus ou moins au milieu de cette fourchette. Le taux de défaillance serait donc de toute façon bien inférieur à la moyenne. En 2011, le taux de défaillance a suivi une tendance baissière, remontant légèrement au cours du dernier trimestre, mais nous sommes malgré tout dans une fourchette de 1,5 % à 5 %, un niveau bien inférieur aux moyennes historiques. Il faut donc prévoir des écarts supérieurs à la moyenne et un taux de défaillance inférieur à la moyenne et, à notre avis, une proportion plus importante de cet écart nous reviendra.

Nous nous posons aussi une autre question, à savoir : Comment le marché des titres à rendement élevé se compare-t-il aux autres catégories d’actif? Les données ne constituent pas un échantillon exhaustif étant donné que le marché des titres à revenu fixe n’existe que depuis environ 25 ans. Néanmoins, lorsque les écarts atteignent les niveaux constatés au début d’octobre 2011 – soit 800 points de base ou 8 % – on remarque certaines choses. La volatilité des écarts se poursuit, reflétant la conjoncture boursière et le contexte de faible croissance. Qui plus est, si on envisage un horizon temporel de un à deux ans, les titres à rendement élevé procurent de bien meilleurs résultats que les autres catégories d’actif.

Pour résumer, la conjoncture se caractérise par des écarts élevés au chapitre du rendement et nous sommes d’avis que vous serez largement rémunérés pour avoir assumé le risque de défaillance, et nous pensons que cette catégorie d’actif se compare favorablement aux autres.

Putnam en chiffres 70 Effectif de l’équipe des titres à revenu fixe 55,9 milliards $ Actif sous gestion – Tous titres à revenu fixe confondus $10 milliards $ Actif sous gestion – Titres de sociétés à rendement élevé

Dans ses perspectives du T1 2012, Putnam déclarait que deux catégories d’actif sur 17 étaient surpondérées : les actions américaines à grande capitalisation et les titres américains à rendement élevé.

Paul Scanlon