Immigration économique : la FCCQ veut une révision de la loi québécoise

Par La rédaction | 4 février 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Réviser en profondeur la réglementation actuelle visant l’immigration, plus précisément celle à caractère économique : voilà ce que recommande la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) dans le cadre des consultations parlementaires sur la future politique québécoise en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion. Problème majeur observé : le recrutement actuel ne tiendrait plus compte des besoins des entreprises.

« Le vieillissement de la main-d’œuvre n’est plus une perspective éloignée : nous y sommes, dit Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la FCCQ. Les besoins de main-d’œuvre sont en croissance et le Québec se dirige vers le plein emploi. Pourtant, de nombreux nouveaux arrivants connaissent le chômage prolongé. Il est clair qu’il y a un problème d’arrimage entre les immigrants que nous recrutons et les besoins réels du Québec en matière de main-d’œuvre. »

Dans le but de contribuer à cette révision, qui vise à permettre à l’économie québécoise de tirer parti de cette main-d’œuvre immigrante, la FCCQ a recensé plusieurs obstacles et problèmes :

Des arrivants surqualifiés

L’immigration économique actuelle compterait près de 40 % de personnes possédant un minimum de 17 ans de scolarité, alors que les besoins actuels du milieu québécois se situeraient davantage « aux niveaux professionnel et technique, ainsi que des travailleurs peu qualifiés ».

« Il est inacceptable qu’entre 2006 et 2008, seulement 9 % des candidats à l’immigration sélectionnés par le Québec aient présenté un profil répondant aux exigences dans les domaines de formation privilégiés, a fait valoir Mme Bertrand. Le ministère nous dit avoir apporté des changements à sa politique depuis, mais est incapable de nous fournir des données plus récentes. Cela témoigne à nos yeux d’un manque de considération de la composante économique dans la sélection des immigrants. »

Langue et diversité

Selon la FCCQ, l’immigration québécoise reposerait principalement sur cinq pays d’origine. Entre 2004 et 2008, ceux-ci auraient compté pour 35,6 % de l’immigration totale, et pour 39,3 % entre 2009 et 2013.

Toujours selon la Fédération, « les effets positifs sur l’intégration de la hausse du niveau de connaissance du français exigée depuis 2013 » n’auraient toujours pas été prouvés. L’organisation recommande donc de ne plus éliminer du processus de sélection les immigrants compétents, sans bonne connaissance du français, et de « plutôt octroyer des points bonis supplémentaires aux candidats obtenant des niveaux supérieurs ».

Principales recommandations

  • Arrimage des lois d’immigration entre Québec et Ottawa afin d’éliminer les entraves administratives et aligner le recrutement avec les besoins;
  • Soutien du recrutement par Québec et facilitation des stages et des formations d’appoint;
  • Identification et instauration des pratiques des régions qui obtiennent les meilleurs résultats en matière d’intégration des immigrants en région, et publicisation des services de réseautage au sein des communautés d’accueil;
  • Évaluation du rendement du programme Gens d’affaires, dont le taux de rétention a atteint un plancher historique de 17,5 % en 2012.

Le mémoire complet est disponible en ligne.

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