Instinct contre mégadonnées : qui gagne?

Par La rédaction | 8 octobre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Si la vaste majorité des chefs d’entreprise canadiens (93 %) et mondiaux (94 %) se disent prêts à prendre de grandes décisions, à peine un quart d’entre eux auraient eu recours à des analyses de données pour étayer leur plus récent choix stratégique.

Selon le rapport Gut & gigabytes : Capitalizing on the art & science in decision making, compilé par l’Economist Intelligence Unit (EIU), 73 % des dirigeants canadiens et 58 % des dirigeants mondiaux ont ainsi préféré leur instinct (intuition, expérience ou conseils d’autrui) à toute autre science ou influence pour prendre leur dernière grande décision.

Pourtant, près du tiers des dirigeants à l’échelle mondiale et la moitié des dirigeants canadiens basent leur processus décisionnel sur les données, ce qui leur aurait permis, au cours des deux dernières années, d’être trois fois plus aptes à constater des « améliorations considérables » dans la prise de décisions de première importance.

Des données à relativiser

L’étude permet de dresser un portrait des chefs d’entreprise et de leur utilisation de mégadonnées. On apprend ainsi que 43 % des répondants canadiens et 35 % à l’échelle mondiale citent la qualité, l’exactitude et l’exhaustivité des données sous-jacentes comme obstacles majeurs à l’utilisation plus large et plus courante des mégadonnées.

Dans le monde (46 %) et au Canada (70 %), l’accès aux données en temps opportun serait en cause.

D’autres difficultés sont également recensées : 90 % des chefs de direction canadiens et 52 % ailleurs sur la planète disent avoir renoncé à utiliser des données jugées trop difficiles à interpréter. Pour 47 % d’entre eux, le manque de compétences spécialisées des autres membres de la direction empêcherait l’utilisation plus généralisée des mégadonnées.

« Devant l’évolution rapide du paysage concurrentiel et la croissance exponentielle des données, les dirigeants doivent avoir un accès rapide et agile à l’information s’ils veulent prendre des décisions éclairées. Il y a trop de de variables internes et externes pour se contenter de l’instinct. En adoptant une démarche de recherche structurée pour évaluer, gérer et présenter les données, les dirigeants peuvent miser sur les analyses de données pour changer profondément et durablement les choses dans leur entreprise avec une rapidité et une agilité qu’ils n’auraient pas imaginées », estime Ramy Sedra, associé, Conseils et Transactions, Analyse de données, PwC.

Perspectives pour la prochaine année

Les entreprises sondées ont également confié ce qu’elles comptaient faire au cours des 12 prochains mois en matière de processus décisionnels.

  • 70 % des dirigeants canadiens et 36 % des dirigeants mondiaux perçoivent la collaboration avec les concurrents comme vecteur de décisions majeures;
  • 33 % des entrepreneurs auront à se prononcer sur le développement des affaires (fusions, acquisitions, nouveaux produits et services, etc.);
  • 30 % des répondants canadiens seront confrontés à une phase de restructuration (regroupement d’unités commerciales, externalisation, réaménagement ou déménagement du siège social ou de l’unité de production, etc.).

Toujours selon le document, bien que les dirigeants mondiaux aient recours à leur instinct, les mégadonnées et l’optimisation de l’analyse des données auraient déjà transformé le processus décisionnel, et ce, à hauteur de 63 % chez les dirigeants mondiaux et 60 % chez les dirigeants canadiens.

Toutefois, des changements demeurent nécessaires dans les processus décisionnels des dirigeants canadiens, selon l’étude : le nombre de personnes intervenant dans le processus, le temps alloué et le recours aux données externes.

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