La pénurie de main-d’œuvre spécialisée freine les entreprises

Par La rédaction | 10 juin 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Pour les manufacturiers québécois, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée freine directement la productivité et la croissance. Une récente étude publiée par Grant Thornton LLP fait le point sur cette problématique.

La PME manufacturière contribue à l’exportation canadienne à hauteur de 60 G$, représente près de 14 % du PIB et génère 12 % des emplois au Québec. Dans un contexte où la main-d’œuvre spécialisée actuellement nécessaire serait disponible, ces chiffres seraient sûrement revus à la hausse.

À preuve : 52 % des chefs d’entreprises sondés ont déclaré ne pas pouvoir atteindre le degré de productivité souhaité du fait de la rareté de plusieurs types de métiers, à commencer par les soudeurs, machinistes, métallurgistes, opérateurs et techniciens.

« Une entreprise sur deux au Québec ne peut compter sur toute la main-d’œuvre dont elle aurait besoin », a déclaré par voie de communiqué Éric Tétreault, président de Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ). « Le Québec est en mode rattrapage, et des efforts considérables doivent encore être faits pour assurer une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi. Le gouvernement du Québec doit continuer à en faire une priorité absolue. »

Faute de capital humain, on automatise ?

Dans le but de favoriser leur croissance en période de disette de personnel qualifié, les dirigeants de PME se disent prêts à investir davantage dans les nouvelles technologies.

Plus précisément, 53 % des participants entendent investir dans ce genre d’équipements, alors que 43 % ont l’intention de recourir à une automatisation plus marquée de la production en usine. La moyenne québécoise de 30 robots industriels pour 10 000 employés pourrait alors être revue à la hausse. Au Japon et aux États-Unis, les moyennes respectives sont de 86 et de 300, selon MEQ.

Le programme fédéral de déduction pour amortissement (DPA) visant à aider les manufacturiers à investir dans la machinerie et l’équipement, la reprise de l’économie américaine et la valeur à la baisse du dollar canadien favorisent présentement ce type d’investissement.

Investir pour prospérer

Toutefois, les entreprises demeurent prudentes, comme le démontre l’étude. La dépense moyenne des investissements pour 2015 se chiffre à 2,16 M$. Concrètement, 23 % des sociétés entendent investir de 100 000 $ à 499 000 $, 21 % prévoient se limiter à moins de 100 000 $, 8 % n’investiront pas, et 23 % ignorent ce qu’elles investiront ou ont préféré ne pas spécifier.

Les priorités identifiées sont : la machinerie et l’équipement (79 %), la formation (57 %), le recrutement (55 %) et la recherche et le développement (49 %).

Les facteurs déterminant l’investissement se détaillent comme suit :

  • Le coût de la main-d’œuvre (59 %) ;
  • La disponibilité de la main-d’œuvre qualifiée (49 %) ;
  • Le marché local solide (49 %) ;
  • L’accès à d’autres marchés (48 %) ;
  • La proximité des fournisseurs locaux et la simplification de la chaîne d’approvisionnement (33 %) ;
  • Les coûts énergétiques (30 %) ;
  • La disponibilité des ressources financières (30 %) ;
  • Les taux d’imposition de tous les paliers de gouvernement (29 %).

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