Les promesses brisées des bureaux à aire ouverte

Par La rédaction | 1 août 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Daniil Peshkov / 123RF

Les espaces de travail à aire ouverte sont censés favoriser l’interaction entre les collègues, renforcer la collaboration et rehausser la productivité des entreprises. Il s’agit d’un beau concept sur papier, mais qui ne passe pas toujours le test de la réalité.

Une étude américaine a démontré que les interactions en personne étaient en fait trois fois plus fréquentes dans les bureaux « traditionnels » dotés de partitions, rapporte The Economist.

Deux universitaires de la Harvard Business School ont évalué les travailleurs de deux entreprises ayant adopté des espaces de bureaux à aire ouverte. Les employés portaient des capteurs infrarouges qui détectaient les interactions, des microphones, un dispositif pour mesurer les mouvements du corps et un capteur Bluetooth pour déterminer leur emplacement.

Dans la première entreprise, outre la baisse du nombre d’interactions, on a également constaté une augmentation de 56 % du nombre de courriels envoyés entre collègues. Dans l’autre firme, les interactions en personne ont chuté du tiers, alors que les envois de courriels ont progressé entre 22 et 50 %.

LES EMPLOYÉS CHERCHENT À S’ISOLER

Pour tenter d’expliquer ces résultats, Ethan Bernstein et Stephen Turban posent l’hypothèse que les employés cherchent des façons de préserver leur intimité, ce qui n’est pas évident dans un environnement à aire ouverte.

Ainsi, ils s’isolent grâce à d’énormes écouteurs pour éviter les nuisances des collègues situés à proximité. « Les adeptes des bureaux à aire ouverte semblent avoir oublié l’importance de pouvoir se concentrer sur le lieu de travail », peut-on lire dans l’étude.

Les espaces ouverts poussent également les travailleurs à chercher d’autres moyens de communiquer avec leurs collègues. Plutôt que de discuter devant tout le monde, ils s’envoient par exemple des courriels. Résultats? Selon l’expérience des deux entreprises suivies par l’étude, cela a mené à une chute de la productivité des employés.

La rédaction