L’Europe sourit aux PME canadiennes

Par La rédaction | 21 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Après sept ans de négociations, le Canada et l’Union européenne (UE) ont finalement signé l’Accord économique et commercial global (AÉCG), une occasion sans précédent pour les PME canadiennes – à condition qu’elles agissent vite, soutient la Banque de développement du Canada (BDC).

L’AÉCG vise en premier lieu à faciliter les échanges commerciaux entre les deux parties en abolissant ou en atténuant les obstacles tarifaires et non-tarifaires. À l’heure actuelle, seulement 25 % des lignes tarifaires (catégories de marchandises) de l’UE applicables aux produits canadiens sont exemptes de droits de douane. Dès l’entrée en vigueur de l’entente, prévue pour le début 2017, cette proportion grimpera à 98 %.

Bref, de nombreux produits canadiens deviendront du jour au lendemain beaucoup plus concurrentiels sur le marché européen, souligne la BDC. Les entreprises déjà actives en Europe pourraient ainsi gagner rapidement en importance, considérant que l’Union européenne est un vaste marché de 510 millions d’habitants, représentant 17 % de l’économie mondiale.

LES BIENS MANUFACTURIERS, GRANDS GAGNANTS

L’AÉCG est une excellente nouvelle pour les entreprises qui fabriquent des biens manufacturiers actuellement soumis à des tarifs douaniers substantiels, tels que les produits aérospatiaux, la machinerie et le matériel informatique, électronique et électrique. Des gains seront aussi réalisés dans le secteur de l’automobile et le secteur agricole, en particulier dans l’industrie du bœuf et du porc.

Les retombées positives seront en revanche plus limitées dans le secteur des produits de base et industriels, puisque la plupart de ces biens sont déjà exemptés de droits de douane par l’Union européenne.

ET POUR LES FOURNISSEURS DE SERVICES?

Si les effets de l’AÉCG sur les PME du secteur des services sont moins clairs, des industries comme les télécommunications, l’architecture, le génie et les transports pourraient tout de même en bénéficier. L’entente stipule, entre autres, que chacune des parties devra accorder aux fournisseurs de services de l’autre partie un traitement aussi favorable que celui qu’elle accorde à ses propres fournisseurs de services.

Les exportations de services des entreprises canadiennes vers l’Union européenne se sont chiffrées à 16,5 milliards de dollars en 2015, soit près de la moitié de la valeur des exportations de marchandises vers cette région, rappelle la BDC.

RENTABILITÉ ACCRUE POUR LES IMPORTATEURS

Même pour les PME qui n’exportent pas en Europe, l’AÉCG n’est pas dénué d’intérêt. L’abolition des droits de douane imposés par le Canada sur les produits de l’Union européenne bénéficiera aux entreprises canadiennes qui importent de cette région. Elle leur permettra de réduire leurs coûts et/ou d’augmenter leur marge de profit, les rendant plus compétitives et rentables.

Les PME qui n’ont aucune activité en Europe devraient cependant profiter de l’occasion pour diversifier leurs marchés. La BCD rappelle que les trois quarts des exportations canadiennes sont destinées aux États-Unis, ce qui rend l’économie canadienne très vulnérable à la conjoncture économique américaine.

AGIR VITE

En attendant que le texte de l’entente soit ratifié par l’ensemble des pays membres de l’Union européenne, ce qui pourrait prendre plusieurs années, l’AÉCG pourra être appliquée provisoirement dès le début de 2017 lorsque les parlements canadien et européen l’auront approuvé.

L’accord donnera une longueur d’avance aux entreprises canadiennes sur leurs concurrentes du reste du monde dans le marché européen, mais cet avantage ne sera pas éternel. L’Union européenne conclura sans doute d’autres accords commerciaux aussi avantageux avec d’autres pays à plus ou moins long terme, prévient la BDC. Les PME canadiennes ont donc tout intérêt à s’implanter solidement dans l’UE pendant que la conjoncture leur est favorable.

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