Réconcilier les PME québécoises avec la Bourse

Par La rédaction | 22 juin 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Face au manque d’intérêt des PME québécoises à faire leur entrée sur les marchés boursiers, un groupe d’experts du milieu financier montréalais demande au gouvernement du Québec de relancer un programme de type Régime d’épargne-actions (REA).

Co-présidé par le fiscaliste Claude Désy et par Sylvain Vincent, associé directeur chez EY, le groupe déplore que si peu de sociétés québécoises se tournent vers Bay Street lorsqu’elles cherchent du financement.

De 2010 à 2015, seules 38 entreprises du Québec se sont inscrites au TSX et à la Bourse de croissance TSX, contre 158 en Ontario, 88 en Colombie-Britannique et 49 en Alberta, rapporte Radio-Canada.

Le manque de financement au moment d’aller en Bourse serait en cause. Si le capital de risque et le capital de démarrage sont abondants dans la province, « il semble que l’option d’émettre des actions en Bourse n’en est pas vraiment une pour plusieurs PME, car elles n’ont pas la chaîne de financement pour se rendre à cette étape », note le rapport du groupe de travail.

De plus, la restructuration des bourses en 1999 a mis fin à la proximité entre les PME publiques et les analystes financiers, ces derniers ayant en grande partie migré vers Toronto.

FAIRE RENAÎTRE LE REA

Mis sur pied en 1979 par Jacques Parizeau, alors ministre des Finances dans le gouvernement Lévesque, le Régime d’épargne-actions avait permis à de nombreuses PME de l’époque, dont Couche-Tard et CGI, de faire leurs premiers pas en Bourse.

Pour ressusciter cette glorieuse époque, le groupe de travail souhaite donc que Québec crée un nouveau REA en instaurant un crédit d’impôt remboursable ouvert à tout investisseur, en réduisant la « paperasserie administrative » et en rendant le régime disponible pour les capitalisations de moins de 500 millions de dollars.

Pour favoriser l’entrée en Bourse des PME de la province, le groupe de travail a formulé plusieurs autres recommandations :

  • S’assurer que le Groupe TMX souscrive à l’objectif que les sociétés québécoises représentent 20 % des inscriptions boursières au Canada, soit le poids économique du Québec;
  • Favoriser l’émergence de courtiers spécialisés en PME et l’embauche d’analystes financiers de la PME, qui sont très peu présents au Québec;
  • Instaurer des mesures fiscales favorisant les entrées en Bourse;
  • Susciter l’intérêt des médias pour les PME du Québec en créant un réseau d’analystes financiers indépendants et un site web consacré aux sociétés québécoises inscrites en Bourse;
  • Mettre sur pied un réseau de parrainage par des entrepreneurs de sociétés en Bourse pour en aider d’autres qui envisagent cette avenue.

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