Soutenir les PME, fer de lance de la prospérité

Par La rédaction | 30 avril 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le Québec est moins entrepreneurial que le reste du Canada, soutient le Mouvement Desjardins.

Pourtant, 98 % des entreprises québécoises sont des PME. Conjuguée au vieillissement de la population, qui fait en sorte que la relève est rare, cette situation risque de nuire considérablement à l’économie québécoise.

C’est du moins ce que soutiennent les économistes de Desjardins dans un livre blanc publié la semaine dernière. Pour un Québec plus prospère et plus entrepreneurial identifie ainsi plusieurs problématiques du Québec entrepreneurial et propose des solutions pour pallier chacun de ces défis.

Le volumineux travail – plus de 100 pages — s’articule en trois parties. D’abord, un portrait des entreprises québécoises. Ensuite, une deuxième partie est consacrée à l’analyse détaillée de l’environnement économique des PME : la concurrence, la main-d’œuvre, l’investissement, le financement, la fiscalité, la réglementation et la protection de l’environnement sont scrutés à la loupe.

Enfin, Desjardins conclut en faisant le point sur les responsabilités de chacune des parties : le gouvernement, les entreprises et les autres membres de la société comme les syndicats, le milieu universitaire et les travailleurs.

Stimuler l’entrepreneuriat

Si une forte activité entrepreneuriale est nécessaire à la prospérité d’une société, il faut alors soutenir les entrepreneurs, plaide Desjardins. Les Québécois ont cependant la réputation de ne pas avoir « la bosse des affaires », augmentant l’acuité du manque de relève.

D’où l’importance de « valoriser, encourager et stimuler l’entrepreneuriat », poursuivent les économistes Joëlle Noreau et François Dupuis, de Desjardins.

Parmi les obstacles les plus fréquemment cités par les entrepreneurs, on remarque « un fardeau administratif plus lourd au Québec que dans le reste du Canada ». Le document de Desjardins relève en outre que plusieurs personnes pourraient être incitées à devenir entrepreneurs si elles disposaient des fonds nécessaires ou, dans le cas des jeunes, s’ils pouvaient acquérir une meilleure connaissance du monde des affaires.

Au chapitre des mesures préconisées par Desjardins pour mousser l’entrepreneuriat québécois, on retrouve les cours d’économie au secondaire et l’accès plus facile au financement pour les entreprises en démarrage.

Démographie oblige, le milieu des affaires québécois craint un sérieux manque de relève. Ainsi, les Québécois susceptibles de démarrer une entreprise – les 25 à 34 ans — sont deux fois moins nombreux aujourd’hui qu’en 1990. Pendant ce temps, le nombre de Québécois propriétaires d’entreprise préparant leur retraite ne cesse de croître.

Dans l’immédiat, on estime à près de 16 000 le nombre de releveurs manquants.

La survie

Une fois l’entreprise lancée ou le transfert générationnel effectué, la PME aura encore besoin d’aide, estiment les économistes de Desjardins.

Il y a en premier lieu le soutien à la pérennité de l’entreprise. Franchir le cap de la deuxième année semble problématique pour nombre d’entrepreneurs, relève Desjardins. Une analyse de l’espérance de vie des entreprises en démarrage démontre ainsi que « dans tous les secteurs les entreprises de cinq employés et plus survivaient moins facilement au Québec que dans l’ensemble du Canada ». Entre autres mesures, Desjardins propose de « soutenir davantage les entreprises lors du passage de la première à la deuxième année, en particulier celles qui ont cinq employés et plus ».

Soutenir la croissance

Plusieurs barrières se dressent entre une entreprise et sa croissance. Le financement du développement, la capacité d’innover, le fardeau réglementaire, etc.

Des mesures de soutien doivent être mises en place pour permettre une meilleure contribution économique des PME. Il faudrait notamment « revoir les programmes d’aide à la R et D pour s’assurer de leur efficacité », et mieux cibler les entreprises dont les investissements en R et D ont le plus de chance de porter leurs fruits.

Des investissements dans la productivité sont également de rigueur. À cet égard, Desjardins estime qu’il faut privilégier la réduction des impôts sur le revenu des PME plutôt que d’octroyer des crédits fiscaux à l’investissement.

Il faut enfin pallier le manque de main-d’œuvre qualifiée, selon Desjardins. Des incitatifs permettant aux employés préretraités de rester plus longtemps sur le marché du travail et repousser l’âge de la retraite sont quelques-unes des solutions préconisées.

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La rédaction