Encore trop tôt pour être prudent?

Par La rédaction | 7 octobre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Ho Yeow Hui / 123RF

Bien qu’ils admettent qu’il n’est pas déraisonnable de s’inquiéter pour la fin du marché haussier, les stratèges de Citi Research (Citi) estiment qu’il est encore trop tôt pour devenir prudent. Ces experts voient encore de nombreuses raisons de détenir des actions.

Les stratèges de Citi surveillent avec attention la fragilité de la croissance économique mondiale, sachant qu’il est possible qu’un ralentissement se transforme plus vite que prévu en récession. Ils sont également convaincus qu’il ne faut pas attendre d’accord commercial entre la Chine et les États-Unis avant les élections américaines de 2020. Pourtant, ils estiment qu’il existe encore de nombreuses occasions sur le marché.

Ils sont certains que l’expansion économique va ralentir, ils prévoient ainsi une croissance du produit intérieur brut mondial de 2,7 % en 2020 alors que le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une augmentation de 3,2 % cette année. Mais, selon eux, les banques centrales du monde entier ont pris des mesures pour stimuler les actions en 2020, notamment en achetant des obligations d’État ou d’autres actifs pour faire baisser les taux d’intérêt et injecter des liquidités dans l’économie. Les stratèges de Citi prévoient donc une hausse de 9 % des actions mondiales d’ici la fin de l’année prochaine.

« Ce ralentissement est largement répandu dans l’économie mondiale. Les guerres commerciales s’avèrent un frein, tout comme les tensions politiques accrues. Bien que cela ne soit pas utile pour les actions mondiales, son effet devrait être atténué par l’assouplissement de la politique monétaire. Les réductions de taux et l’assouplissement quantitatif maintiennent les coûts d’emprunt à un bas niveau et rendent les évaluations [d’actions] par rapport aux obligations attrayantes », notent-ils dans un récent rapport repris par Barron’s dans un article récent.

OÙ CHERCHER DU RENDEMENT?

Les stratèges de Citi sont friands de marchés où les entreprises rachètent plus d’actions qu’elles n’en émettent, car avec moins d’actions en circulation, les unités d’actions restantes représentent un droit à une part plus importante du bénéfice de la société sous-jacente, ce qui augmente le bénéfice par action. Selon leurs recherches, les marchés américain et britannique sont ceux qui correspondent le mieux à ces critères. Leur nombre d’actions en circulation a ainsi diminué de 2,3 % et 3,0 % respectivement, depuis le début de 2018.

Parmi les deux, Citi s’intéresse particulièrement aux États-Unis et aux actions américaines qui, selon leurs recherches, devraient mieux performer que les actions d’autres pays. Selon Tobias Levkovich, le stratège en chef des actions américaines, une combinaison de croissance du bénéfice par action et de valorisation des actions par les investisseurs plus élevée que les bénéfices est un facteur de hausse de l’indice. Même si le niveau d’endettement des entreprises est très haut, ce que certains interprètent comme étant le signe d’une prochaine récession, cela ne serait pas si préoccupant grâce aux faibles coûts d’emprunt.

« Les marchés haussiers sont étroits, et ce marché haussier se rétrécit vers les actions américaines. Nous pensons qu’il est encore trop tôt pour devenir prudent », conclut Tobias Levkovich.

La rédaction