Le crédit privé, pour un rendement survolté

Par Nicolas Ritoux | 26 mars 2024 | Dernière mise à jour le 28 mars 2024
3 minutes de lecture
Les pièces de monnaie avec la flèche vers le haut et le graphique du marché boursier pour la banque financière augmentation du taux d'intérêt ou de l'investissement hypothécaire dividende du concept de la croissance des entreprises.
Dilok / AdobeStock

Le crédit privé est plus payant et moins volatile que d’autres produits à revenu, affirme Mitchell Goldstein, co-chef du crédit mondial et partenaire de la firme Ares Management.

« Cette catégorie d’actif peut rapporter 200 à 300 points de base de plus que les prêts à effet de levier ou les obligations à haut rendement. Et si on compare les défauts de paiement et les pertes réalisées, c’est aussi une catégorie plus sûre », assure Mitchell Goldstein.

Ces remarques s’appliquent en tout temps, selon lui, peu importent les cycles que traversent les marchés. 

« Une fois que les investisseurs acceptent l’idée d’investir dans cette catégorie, et qu’ils voient sa performance, il est facile pour eux de s’attacher à son rendement, d’autant plus qu’il est à taux variable et conserve donc ses avantages au travers des changements de politique monétaire. Quand les banques centrales augmentent ou baissent les taux, cela affecte le crédit privé, mais pas plus que les autres produits à revenus », poursuit Mitchell Goldstein.

« Nous avons connu de belles performances dans les 18 derniers mois malgré la volatilité ambiante, avec une croissance de plus en plus rapide des BAIIA des sociétés dont nous détenons les créances. Alors nous sommes très optimistes pour la suite ! Mais encore faut-il confier ces placements aux bons gestionnaires. Ont-ils performé dans les marchés haussiers tout comme baissiers ? L’équipe a-t-elle connu beaucoup de changements d’effectifs ? Ont-ils quelques centaines de millions ou plusieurs milliards sous gestion ? Voilà les questions que les investisseurs doivent se poser », recommande Mitchell Goldstein. 

Pour sa part, il dit préférer les sociétés de nature non cyclique, avec de solides marges de profit et d’abondants flux de liquidité. Il évite par exemple les secteurs cycliques comme l’automobile, le pétrole, le jeu, l’hôtellerie, la construction, ou l’immobilier.

Il cite la marque de produits de soins Suave, rachetée l’an dernier par une société d’investissement avec qui il travaille depuis maintenant deux décennies.

« Cette firme se spécialise dans les rachats de marques plus ou moins dormantes. Elle apporte des ajustements à leur direction, investit dans le développement, et les fait croître sous son ombrelle. Dans le cas de Suave, la marque appartenait au géant Unilever qui avait cessé de la soutenir adéquatement. Nous avons contribué à son acquisition, car nous aimons ce type de marques bien établies et capables de générer des revenus constants », explique Mitchell Goldstein.

Cerise sur le gâteau : le crédit privé n’a pas son pareil pour récompenser l’engagement sur le long terme. 

« La moitié du rendement annuel de notre portefeuille est généré par des placements des années précédentes. Nous tendons à conserver les meilleurs emprunteurs et nous sommes en relation avec certaines de ces sociétés depuis cinq, dix ans ou plus. Nous les connaissons bien et savons comment elles se comportent par bon ou mauvais temps. Éviter les secteurs non cycliques et choisir les meilleures sociétés : voilà ce qui pousse la croissance de notre modèle de gestion. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

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Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.