Les géants de la techno n’ont pas dit leur dernier mot

Par Nicolas Ritoux | 24 octobre 2023 | Dernière mise à jour le 23 octobre 2023
3 minutes de lecture
Photo : Rancz Andrei / 123RF

Les plus grands noms du secteur sont peu sensibles aux taux d’intérêt élevés et sont encore très profitables, analyse Robertson Velez, gestionnaire de portefeuille, Gestion d’actifs CIBC.

Cliquez ici pour entendre l’entrevue complète en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct, de la CIBC.

« Lorsque les taux ont commencé à monter en 2022 après des années d’apaisement quantitatif, le marché a considéré que les flux de liquidités futurs allaient être négativement affectés et que les actions étaient désormais moins désirables que les obligations ou les espèces. Les titres technologiques ont particulièrement été affectés par cette correction car on les voyait comme des titres de style croissance à échéance longue. Mais les investisseurs ont fini par réaliser que les taux n’affectaient pas tant que â les géants de la techno », observe Robertson Velez.

L’expert reconnait que lorsqu’une entreprise s’endette pour financer ses activités ou bien parce qu’elle n’est pas profitable, toute hausse de taux fait baisser sa profitabilité et peut même la conduire à la faillite. Mais les grandes entreprises du secteur technologique ont très peu de dettes, génèrent d’importants flux de liquidités, et continuent de faire croître leurs profits même dans un environnement difficile. De plus, elles sont parvenues à réduire leurs coûts en prévision du contexte macroéconomique et sont d’autant plus compétitives désormais. La correction du marché en 2022 a donc fait de ces titres de grandes aubaines. Le marché l’a reconnu plus tôt cette année et les technologies ont fini par propulser la majeure partie de la reprise des indices d’actions américains en 2023. 

« Il y a eu aussi l’explosion des projets d’IA génératrice, suivie par une forte demande pour les produits de Nvidia, et beaucoup croient que cela explique la performance des actions technos. Bien que je reconnaisse le potentiel de ces tendances à long terme, je crois simplement que les technos ont été sous-évaluées en début d’année et elles auraient de toutes façons remonté la pente », croit Robertson Velez.

Il croit que leur performance devrait se poursuivre car il s’agit après tout de titres de qualité qui sont peu affectés par les taux d’intérêt. À condition de choisir des titres qui affichent une solide croissance des profits, génèrent d’importants flux de liquidités, et présentent un bon rendement sur le capital investi. Il pense notamment à Apple et Microsoft, qui sont en position de maintenir des prix élevés dans le marché, à des chefs de file comme Nvidia, ou à des sociétés en phase d’acquisition ou de restructuration comme Broadcom. 

À l’inverse, il déconseille les entreprises technologiques non profitables et endettées. Dans un environnement de taux d’intérêt élevés, ces titres sont soumis à trop de pression. C’est le cas de beaucoup de titres à petite ou moyenne capitalisation du secteur. Quand les banques centrales finiront par abaisser leur taux, ils se porteront sans doute mieux, mais c’est encore loin d’être le cas.

« Beaucoup s’inquiètent du fait que les technos ont trop gonflé, et particulièrement les sept géants qui ont surperformé cette année. Mais si on considère qu’ils revenaient d’une forte correction en 2022, ils n’ont pas encore atteint la surchauffe », estime Robertson Velez. 

À long terme, il demeure convaincu que les géants technos vont continuer de gagner en partie grâce aux progrès de l’IA pour laquelle de nombreuses infrastructures et solutions logicielles restent encore à développer. Et ce, peu importe les taux d’intérêt des banques centrales.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Abonnez-vous à nos infolettres

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.