Les gestionnaires d’actif achètent bien, mais vendent mal

Par La rédaction | 21 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Des mains se disputant un billet de banque.
Photo : Kittitee Pangwang / 123RF

Une étude publiée récemment sur le site SSRN montre que les gestionnaires de portefeuille sont doués pour acheter des titres, mais beaucoup moins pour savoir s’en départir au bon moment.

Les auteurs ont utilisé un jeu de données contenant les parts détenues et échangées quotidiennement dans 783 portefeuilles d’une valeur moyenne de 573 millions de dollars américains (760 M$ CA). Ils ont évalué plus de 89 millions de points de données et 4,4 millions de transactions, effectuées entre 2000 et 2016.

L’avantage d’utiliser une période aussi étendue est qu’elle comprend au moins deux chutes majeures des marchés et deux reprises, dont l’une très longue. Cela évite les biais qui pourraient être induits en se concentrant uniquement sur un marché haussier ou baissier. En tout, la recherche a étudié deux millions de ventes et 2,4 millions d’achats de titres par des gestionnaires de portefeuille aguerris.

LE TRIOMPHE DU HASARD

Plutôt que de se contenter d’évaluer le rendement de ces portefeuilles par rapport à un indice, l’étude a créé des portefeuilles parallèles. Lorsque le gestionnaire de portefeuille vendait un titre, le portefeuille parallèle au sien en vendait un autre, sélectionné totalement au hasard. Or, les ventes effectuées au hasard ont sans cesse offert de meilleurs résultats que celles effectuées par les gestionnaires. Et pas qu’un peu. En moyenne, les portefeuilles parallèles offraient de 50 à 100 points de base de plus que ceux des gestionnaires dans l’année suivant la vente d’un titre. 

DE BONS ACHETEURS

Le même test effectué du côté des achats de titres ne donnait pas du tout le même résultat. Cette fois, les gestionnaires actifs avaient le dessus sur le hasard.

Barry Ritholtz, de Bloomberg News, explique cela en partie par les méthodes déficientes qui président à la vente de titres par les gestionnaires actifs. Il rappelle que beaucoup utilisent encore des empiriques ou leur instinct pour décider quand ils vendront tel ou tel titre, plutôt que des analyses bien structurées. La principale raison pour vendre semble être la volonté de sauter sur la nouvelle idée d’investissement à la mode. Une approche qui ne donne pas de bons résultats et qui a contribué à enlever de la crédibilité à la gestion active.

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Pour M. Ritholz, cette étude offre une piste pour aider les gestionnaires d’actifs à améliorer leurs performances. Afin de reprendre les parts de marché qu’ils ont perdues au profit de la gestion passive, ces gestionnaires doivent devenir aussi disciplinés et efficaces dans la vente de titres qu’ils le sont dans l’achat de titres.

La rédaction