Six thèmes porteurs pour le mouvement ESG

Par Nicolas Ritoux | 19 mars 2024 | Dernière mise à jour le 18 mars 2024
4 minutes de lecture
Photo d’un groupe d’hommes d’affaires méconnaissables tenant des plantes dans la terre au travail.
PeopleImages / iStock

Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) continuent de gagner en importance, note Aaron White, vice-président, investissement durable, Gestion d’actifs CIBC.

« Le mouvement ESG n’est plus un concept nouveau et isolé, mais bien une approche pleinement intégrée dans la démarche d’investissement. Dans les dernières années, beaucoup de sociétés ont investi dans le développement de capacités ESG internes, incluant le recrutement de spécialistes. Nous nous attendons à voir le mouvement s’amplifier en 2024 et 2025, si bien qu’on ne distinguera même plus les stratégies d’investissement ESG de celles qui ne le sont pas. Le marché va finir par favoriser les acteurs qui prennent en compte les facteurs non financiers », croit Aaron White.

Six thématiques majeures vont dominer selon lui :

  • la divulgation,
  • la résilience climatique,
  • les plastiques,
  • l’éthique en matière d’IA,
  • la polarisation,
  • et l’investissement opportuniste.

« Plusieurs développements sont attendus cette année en matière de divulgation des informations corporatives. L’International Sustainability Standards Board (ISSB) a établi une série de recommandations que le Conseil canadien des normes d’information sur la durabilité est en train d’adapter à notre marché. On saura plus tard cette année comment il propose d’uniformiser la divulgation selon les entreprises et les secteurs d’activité, dans le but de favoriser la transparence et la comparaison des données sur la durabilité. Cela permettra de clarifier certaines définitions et de faciliter l’adoption des critères ESG dans l’analyse des placements », avance Aaron White.

« Les gouvernements du monde entier reconnaissent aujourd’hui la nécessité d’investir dans des infrastructures critiques pour se protéger contre les impacts des événements météorologiques extrêmes. On l’a vu au Canada avec l’adoption l’an dernier de la stratégie fédérale d’adaptation au climat. Les sociétés ne sont pas en reste, puisqu’elles font face à des perturbations opérationnelles sous l’effet des risques climatiques », poursuit l’expert.

« L’enjeu des plastiques relève à la fois de la biodiversité et de la pollution. Les Nations-Unies ont voté un traité mondial contre la pollution plastique qui devrait pousser ses membres à resserrer leur réglementation en matière d’usage des plastiques, de recyclage et d’économie circulaire. De nombreuses juridictions ont notamment commencé à lutter contre les produits en plastique à usage unique », ajoute Aaron White.

Du côté de l’intelligence artificielle (IA), le succès de ChatGPT laisse présager d’importants changements à venir sur les plans social et économique. 

« Les gouvernements comme les entreprises vont être appelés à adopter des politiques de gouvernance en matière d’IA, notamment en ce qui concerne l’éthique, la confidentialité, et la sécurité. Ces questions vont prendre de l’ampleur à mesure que les investisseurs réclament des efforts de mise en œuvre de l’IA dans les entreprises », dit l’expert.

Le mouvement ESG ne provoque pas l’enthousiasme de tous. Beaucoup résistent à ces nouvelles exigences, ce qui entraîne un phénomène de polarisation, constate-t-il.

« Les législateurs du monde entier font pression sur les entreprises, surtout en ce qui concerne la transition énergétique. Les investisseurs institutionnels exercent aussi une influence. L’an dernier, de nombreuses sociétés se sont dissociées du mouvement Climate Action 100+ qui plaide pour la mise en œuvre de politiques strictes sur la réduction des émissions. Nous ne voyons pas là un recul, mais plutôt une maturation de l’industrie. »

Enfin, il décèle une demande accrue parmi les investisseurs en matière de solutions qui tirent parti des enjeux du développement durable. 

« Les stratégies qui favorisent l’accès au capital pour faciliter la transition énergétique ont beaucoup de succès auprès des investisseurs tant institutionnels qu’individuels. La tendance va sans doute se poursuivre alors que de nouvelles solutions d’investissement durable apparaissent sur le marché. »

Il croit d’ailleurs que les conseillers ont un rôle essentiel à jouer dans cette tendance.

« Ils sont bien placés pour aider les investisseurs à choisir leurs placements en fonction de leurs valeurs, mais aussi d’équilibrer leurs portefeuilles de manière à s’exposer aux thématiques les plus porteuses. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

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Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.