Insolite : un aéroport de 640 M$ vendu pour… 14 000 $

Par La rédaction | 22 juillet 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Private flight taking off at the airport in Ciudad Real, Spain.

L’aéroport de Ciudad Real, à 235 kilomètres de Madrid, vient d’être racheté pour un montant symbolique par un groupe chinois qui souhaite en faire une « porte d’entrée en Europe » pour des marchandises, rapporte Le Monde.

Après plusieurs tentatives de vente infructueuses, il a finalement trouvé preneur lors de sa mise aux enchères, le 17 juillet, pour le montant dérisoire de 10 000 euros (environ 14 000 dollars canadiens).

Pour ce prix, le groupe d’investissement chinois Tzaneen international a obtenu la piste d’atterrissage, les hangars, la tour de contrôle et une partie des terrains.

COÛT DE CONSTRUCTION PROHIBITIF

Seul candidat au rachat, il a justifié la faiblesse de son offre par l’existence « d’une zone immobilière adjacente fragmentée », des « charges réelles » élevées, la « suspension des licences » pour exercer ses activités ainsi que des « dépenses significatives inévitables » pour la maintenance des infrastructures, indique Le Monde.

Tzaneen international se dit néanmoins prêt à débourser de 60 à 100 millions d’euros (de 85 à 142 millions de dollars) pour remettre l’aéroport en service et le transformer en plate-forme de transport de fret.

Construit au début des années 2000, Ciudad Real était notamment destiné à désengorger l’aéroport de Madrid. Sa construction a coûté la bagatelle de 450 millions d’euros (près de 640 millions de dollars canadiens) et il devait accueillir plus de 2,5 millions de passagers par an.

100 000 VOYAGEURS EN DEUX ANS

Un objectif ambitieux qui n’avait cependant pas anticipé la crise de 2008. Si bien qu’en 2010, soit deux ans après son inauguration, le plus grand aéroport privé d’Espagne et symbole de la bulle immobilière des années 2000 a finalement fait faillite après avoir reçu la visite de… 100 000 voyageurs seulement.

Estimées à 40 millions d’euros (57 millions de dollars), les infrastructures vendues le 17 juillet seront-elles définitivement adjugées au groupe chinois? Rien n’est encore certain, puisqu’un tribunal a donné jusqu’au 15 septembre à d’autres acheteurs potentiels pour proposer des contre-offres, écrit Le Monde.

Normalement, précise le quotidien, « celles-ci ne peuvent en aucun cas être inférieures à 70 % de la valeur estimée, soit 28 millions d’euros ». Toutefois, « si aucune n’atteint ce montant, le mystérieux investisseur chinois pourra sceller la vente pour 10 000 euros ».

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