ISR : Desjardins évince les bombes à dispersion de ses portefeuilles

Par La rédaction | 10 février 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Desjardins Société de placement et Placements NEI interdisent désormais toute opération avec les fabricants d’armes à sous-munitions, viennent d’annoncer ces deux chefs de file au pays en matière d’investissement socialement responsable (ISR).

Également connues sous le nom de « bombes à dispersion », ces armes, qui causent chaque année la mort de milliers de civils, sont proscrites par le droit humanitaire international. En novembre 2014, Ottawa avait déjà adopté une loi interdisant aux Canadiens d’en fabriquer et d’en utiliser n’importe où dans le monde.

En présentant cette loi au Sénat, le gouvernement avait alors souligné que l’interdiction viserait aussi l’investissement en pleine connaissance de cause dans la fabrication de ce type d’armes.

« Retirer ces armes des portefeuilles »

« Les implications de la nouvelle loi n’ont pas été étudiées par l’ensemble du secteur des placements, mais, en tant que société responsable, nous voulons montrer à tous comment nous pouvons faire disparaître ces armes des portefeuilles de placements », a commenté John Kearns, président et chef de l’exploitation de Placements NEI.

« En interdisant l’investissement dans les bombes à dispersion, Desjardins Société de placement étend sa stratégie de placement responsable à tous ses produits d’épargne spécialisés, a de son côté déclaré Éric Landry, son chef des opérations. Par cette décision, nous réaffirmons l’une des valeurs de la coopération : l’argent est là pour servir les gens, et non le contraire. »

Le Mouvement offre des produits d’ISR à ses membres depuis 25 ans et ses fonds dans ce secteur ont connu une croissance de 530 % de décembre 2009 à décembre 2014.

90 % des victimes sont des civils

Les fonds d’ISR de Desjardins et la famille de fonds d’ISR de Placements NEI (Fonds Éthiques) « sont élaborés en fonction de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance rigoureux qui s’inspirent des conventions et des lignes directrices internationales. Les armes à sous-munitions en sont donc exclues depuis longtemps », indique un communiqué publié mardi.

« Le changement annoncé étend cette exclusion à toutes les familles de fonds traditionnels des deux entreprises », précise-t-il.

Les experts en questions militaires estiment que les civils comptent pour plus de 90 % des décès causés par les armes à sous-munitions. Déployées à partir du sol ou des airs, celles-ci éclatent en pleine trajectoire et libèrent des centaines de bombes miniatures qui se dispersent, touchant des cibles au hasard sur une vaste superficie.

Beaucoup de ces bombes n’éclatent pas comme prévu et jonchent le sol. Comme elles peuvent ressembler à des jouets aux yeux des enfants, ou encore à des colis d’aide humanitaire largués par avion, elles menacent de blesser ou de tuer les civils qui les manipulent. La rédaction vous recommande :

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