Radié, il utilise un prête-nom pour continuer à pratiquer

Par La rédaction | 17 juin 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Radié, Alan Murphy, qui a utilisé un prête-nom pour continuer à pratiquer, a été déclaré coupable le 22 avril dernier d’exercice illégal de l’activité de représentant en assurance de personnes, a annoncé hier l’Autorité des marchés financiers (AMF) par voie de communiqué.

Ancien représentant en assurance de personnes de 1983 à 2007 avant d’être radié, Alan Murphy a continué, alors qu’il ne détenait plus de certificat pour agir à titre de conseiller en sécurité financière, à offrir et à conseiller son ancienne clientèle quant à l’achat de produits financiers.

Afin que le Groupe financier SSQ, avec lequel il faisait affaire, accepte les contrats d’acquisition de fonds signés par ses clients, M. Murphy a utilisé comme prête-nom Jean-François Chouinard, qui détenait à l’époque une certification. Les deux hommes ont ainsi fourni des informations fausses permettant à M. Murphy de continuer à agir comme conseiller sans détenir le permis nécessaire.

Les deux hommes plaident plutôt que M. Murphy, qui avait vendu les dossiers de ses clients à M. Chouinard, n’agissait plus qu’à titre de secrétaire de M. Chouinard, qui était le seul conseiller des investisseurs.

MULTIPLES TÉMOINS

Une version à laquelle la cour n’a pas cru. L’AMF a fait venir à la barre pas moins de dix-neuf témoins, tous (ou presque) clients de M. Murphy à l’époque où il était légalement certifié, et qu’il a continué à conseiller par la suite. Ils sont formels : Alan Murphy faisait bien plus que d’agir à titre de secrétaire, certains n’ayant eu pour seuls contacts avec Jean-François Chouinard que de rares appels téléphoniques toujours très brefs.

La Cour s’est donc ralliée à la version de l’Autorité, qui, après enquête, a révélé qu’Alan Murphy a personnellement rencontré plusieurs investisseurs désirant faire l’acquisition de fonds distincts offerts par une compagnie d’assurance vie du Québec. N’étant plus inscrit auprès de l’Autorité afin de pouvoir exercer cette activité de façon légale, il a tenté de cacher cette pratique à la compagnie d’assurance en ayant recours à Jean-François Chouinard, indiquant dans les documents qu’il était le conseiller en sécurité financière qui avait mené les transactions. Dans les faits, celui-ci n’a pratiquement jamais rencontré les investisseurs concernés.

Ensemble, les deux hommes ont été déclaré coupables de 80 chefs d’accusation. Ils ont porté le jugement en appel. Malgré cela, les représentations sur sentence auront lieu le 26 août prochain.

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