Les PME impactées par la hausse des taux

Par La rédaction | 27 septembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La Banque du Canada a annoncé une nouvelle hausse de son taux directeur le 7 septembre dernier, soit la cinquième hausse depuis le début de 2022. Cette nouvelle est loin de plaire aux PME qui doivent déjà composer avec l’inflation, prévient la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). Celle-ci rapporte ainsi que 70 % des PME estiment que cette hausse les impactera négativement.

La Banque du Canada a haussé de 75 points de base son taux directeur afin de maîtriser l’inflation, le portant ainsi à 3,25 %, soit un peu au-dessus de la fourchette visée qui était de 2 % à 3 %.

« Maintenir l’inflation à des niveaux raisonnables est évidemment un objectif important, mais cette augmentation du taux directeur tombe vraiment mal. En effet, 62 % des PME croulent toujours sous leurs dettes pandémiques, qui s’élèvent à 158 000 $ en moyenne. Il est de plus en plus coûteux d’être en affaires au Canada. La hausse des coûts d’exploitation, l’augmentation des taux d’intérêt et les pénuries de main-d’œuvre mettent les PME dans une situation difficile », prévient Simon Gaudreault, économiste en chef et vice-président de la recherche à la FCEI.

Déjà près du tiers des PME (32 %) envisagent une augmentation de leurs prix de 6 % au cours de la prochaine année, selon le Baromètre des affaires d’août de la FCEI. Il faut savoir que 79 % des PME ont déjà dû monter leurs prix au cours de l’année écouler afin de compenser la hausse de leurs coûts d’exploitation, selon un sondage de juin de la FCEI.

« Les gouvernements doivent mettre en place rapidement des mesures pour alléger les coûts d’exploitation des PME. Par exemple, le gouvernement fédéral devrait geler les hausses de taxes actuellement prévues et accélérer les réductions des frais de traitement des transactions par carte de crédit, tel que promis », suggère Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI.

Pour aider les PME à se sortir de ce mauvais pas, la FCEI recommande aux gouvernements d’adopter quelques mesures, soit :

  • geler les hausses prévues des taxes fédérales (notamment les taxes sur le carbone/l’alcool et les cotisations au RPC/RRQ ou à l’assurance-emploi);
  • réduire le fardeau des taxes provinciales;
  • augmenter à au moins 50 % la portion subvention des prêts du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC);
  • reporter le délai de remboursement des prêts du CUEC qui peuvent être partiellement convertis en subvention jusqu’en décembre 2024
  • faire passer la déduction pour les petites entreprises de 500 000 $ à 600 000 $;
  • mettre en place immédiatement la réduction promise des frais de transaction par carte de crédit pour les petits commerçants.

« Alors que les PME doivent composer avec de fortes augmentations de pratiquement chaque élément de leur budget, les gouvernements doivent s’assurer de ne pas imposer de coûts additionnels qui auront un impact négatif sur leurs activités », commente Jasmin Guénette.

Pour consulter le rapport intégral de la FCEI, c’est ici.