Assurance en ligne : un règlement peu convaincant

Par La rédaction | 17 juin 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Fâché, plainte, mécontent

Quelques jours après son entrée en vigueur, le règlement entourant la vente d’assurance sur Internet continue à susciter la méfiance. Certains acteurs de l’industrie estiment en effet que les consommateurs risquent d’être mal couverts.

Le Règlement sur les modes alternatifs de distribution est appliqué depuis le 13 juin dernier, à l’exception de certaines dispositions. L’offre d’assurance et de planification financière sur Internet, qui n’était auparavant soumise à aucun règlement, est désormais encadrée.

Malgré cela, certains craignent que la complexité de plusieurs produits amène les consommateurs à faire les mauvais choix s’ils réalisent la transaction entièrement seuls en ligne, rapporte TVA Nouvelles. L’AMF a en effet décidé de ne pas limiter le type de produits offerts sur Internet, même les plus difficiles à appréhender comme l’assurance vie universelle.

Rappelons cependant qu’un représentant doit être disponible en tout temps pour répondre aux questions du client si celui-ci ressent le besoin de parler à une personne en chair et en os.

LA PLACE DU CONSEIL

Si l’assuré souscrit une police qui ne lui convient pas, il ne s’en rendra bien souvent compte qu’au moment de la réclamation (lui ou sa succession, dans le cas d’une assurance vie).

« Aucun organisme de défense des consommateurs […] n’était en faveur d’une déréglementation de la vente d’assurance par Internet qui [n’exigeait pas de traiter avec un représentant certifié] », indique le courtier en assurance Louis Cyr à la chaîne d’information.

En effet, un cabinet inscrit auprès de l’AMF peut offrir de l’assurance en ligne tant qu’au moins un de ses employés possède un permis.

Après avoir essayé un site de vente d’assurance sur Internet avec TVA Nouvelles, Jacques St-Amant, analyste à la Coalition des associations de consommateurs du Québec, semble peu impressionné.

« Ce n’est pas vraiment plus simple que de parler à un agent ou un conseiller, note-t-il. L’achat d’un produit aussi complexe que l’assurance ne se fait pas toujours en dix minutes. »

« Ça a l’air simple sur Internet parce que ça va vite, mais on n’évalue pas les risques. Le client doit déterminer s’il pense qu’il a besoin d’un conseiller. Ça peut paraître simple, mais il y a sûrement des éléments auxquels il ne pense pas », ajoute-t-il.

L’AMF SE FAIT RASSURANTE

De son côté, l’Autorité affirme que les sites web des assureurs seront étroitement surveillés.

« On assure le développement harmonieux de ce secteur, qui existe de toute façon », indique son porte-parole, Sylvain Théberge, à la chaîne d’information.

Il rappelle que le consommateur a toujours le choix de se diriger vers un conseiller pour réaliser sa transaction.

La rédaction