La région de Laval a le vent en poupe

Par La rédaction | 20 juillet 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’économie lavalloise reste résolument dans le vert et son rythme de croissance sera « légèrement plus rapide » que celui du Québec d’ici à 2017, prévoit Desjardins dans une nouvelle étude.

À l’instar du reste de la province, la croissance du produit intérieur brut de la région devrait s’accélérer cette année et l’an prochain, indiquent les analystes du Mouvement.

Toutefois, le rythme de l’économie locale sera plus rapide que celui de la moyenne provinciale, notamment grâce au secteur des services, « soutenu par un accroissement démographique vigoureux », et à l’industrie manufacturière, qui bénéficiera d’un contexte favorable pour stimuler les exportations en raison de la faiblesse du huard.

DES INVESTISSEMENTS QUI RESTENT ÉLEVÉS

De leur côté, les investissements devraient demeurer à « des niveaux élevés » en 2016 et 2017. Ils avoisineront 900 M$, un montant comparable à la moyenne des trois dernières années. Ceux-ci avaient légèrement diminué (-1,2 %) dans la région en 2014 et en 2015, alors que le repli à l’échelle provinciale avait été de 1,3 %.

D’après l’Institut de la statistique du Québec, ils ont atteint 916,3 M$ à Laval en 2015, soit une hausse de 8,1 % par rapport à 2014 (+2,7 % dans la province). L’ISQ attribue entièrement cette progression à la croissance de 17,9 % des sommes injectées par le secteur privé, puisque celles du secteur public sont demeurées stables.

Desjardins souligne que les perspectives régionales pour 2016 et 2017 sont positives, entre autres grâce à des investissements en cours au centre-ville de Laval (projet immobilier Espace Montmorency, ensemble résidentiel Urbania 2 et construction de l’amphithéâtre de la Place Bell), qui totalisent à eux trois presque 1 G$. À cela s’ajoutent le développement résidentiel Aquablu, lancé en 2015 (250 M$), et le projet District Concorde (300 M$), qui se poursuivra au cours des huit prochaines années.

UNE ÉCONOMIE DIVERSIFIÉE

La présence de sièges sociaux internationaux dans la région et la proximité avec Montréal, centre financier du Québec, « constituent vraisemblablement des facteurs d’attraction importants », note Desjardins.

L’économie de Laval dispose en outre de plusieurs points d’appui pour soutenir son expansion au cours des deux prochaines années, estiment les économistes du Mouvement. En effet, « l’accroissement démographique demeurera vigoureux, le revenu personnel disponible des ménages restera en croissance et le huard continuera d’évoluer sous la parité, ce qui maintiendra la compétitivité des produits exportés à l’étranger ».

Pour sa part, le marché de la construction neuve devrait évoluer à bas régime cette année, alors qu’un retour à la croissance est attendu en 2017. Toutefois, le taux d’inoccupation des logements locatifs devrait progresser pour atteindre 3,4 % l’an prochain, « ce qui milite en faveur d’une évolution plutôt modeste des mises en chantier au cours de cet horizon », prévoit Desjardins. En revanche, « la revente de propriétés existantes affichera davantage de vigueur », tandis que les transactions et le prix de vente moyen devraient continuer à progresser en 2016 et 2017.

La présence de grands travaux d’infrastructures dans la région de Montréal devrait se répercuter favorablement sur les carnets de commandes des fabricants de produits métalliques lavallois. Et si ce n’était pas le cas, comme la majorité de leurs produits sont destinés à l’étranger, en particulier à nos voisins du Sud, l’amélioration attendue de l’économie américaine ainsi que la faiblesse du huard devraient de toute façon faire croître le niveau de leurs exportations.

UN PÔLE AGRICOLE IMPORTANT

Autre atout de la région : l’industrie horticole, qui est « vigoureuse et se démarque à l’échelle du Québec ». Plus d’une centaine d’entreprises sont ainsi présentes sur le territoire, dont un tiers de la superficie est zoné agricole, ce qui génère des retombées économiques annuelles estimées à 50 M$.

En juin 2016, la ville de Laval a également lancé un nouveau plan quinquennal de développement de la zone agricole destiné « à accroître l’activité agricole, à augmenter la présence de jeunes cultivateurs sur le territoire et à accompagner les agriculteurs pour la mise en valeur de leurs produits ». De plus, d’ici à 2020, un incubateur agricole sera créé « afin de soutenir la relève dans l’expérimentation de nouvelles cultures et de technologies de production ».

TOURISME ET INDUSTRIES DE POINTE

Desjardins relève également que Laval continue à « miser sur le développement technopolitain pour structurer et dynamiser son économie ». Aux six pôles de développement déjà présents dans la région, trois nouveaux seront ajoutés à cette grappe, dans les secteurs de l’aérospatial, du commerce de détail et du transport (logistique et mobilité intelligente). Ces derniers comptent déjà un nombre d’entreprises importantes sur le territoire, « ce qui représente autant de forces vives pour l’économie lavalloise », observe le Mouvement.

Enfin, l’industrie touristique constitue elle aussi l’un des moteurs économiques de la région. En 2015, celle-ci a accueilli 1,2 million de visiteurs, soit une augmentation de 2 % par rapport à l’année précédente, ce qui a généré des retombées économiques estimées à 201 M$. Et la progression devrait se poursuivre en 2016 et en 2017 si l’on se fie à plusieurs projets récents et à venir, comme la nouvelle ligne d’autobus 360, qui dessert les différentes attractions touristiques du secteur et le nouveau complexe Maze N’Games, qui comprend notamment une aire de jeux vidéo et un parcours de cordes aérien intérieur.

Sans oublier le fait que Laval a décidé d’investir près de 57 M$ dans un important complexe aquatique et qu’elle vient de se lancer officiellement dans la course en vue d’obtenir la 55e Finale des Jeux du Québec à l’été 2020.

À noter que le Mouvement Desjardins a déjà passé en revue les profils économiques de la Montérégie, de la Côte-Nord, du Nord-du-Québec, de la Mauricie, de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, de Montréal, du Bas-Saint-Laurent, de l’Outaouais, de l’Estrie, des Laurentides, de Lanaudière, de Chaudière-Appalaches et du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

La rédaction