Jeunes, riches, et pas assez taxés

Par La rédaction | 17 septembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Dessin d'une main qui donne de l'argent à une autre main.
Photo : crazydiva / iStock

Un regroupement de membres de la génération Y fortunés demande à payer davantage d’impôts. 

Le groupe Ressources en mouvement, qui rassemble des personnes fortunées âgées entre 18 et 40 ans, réclame la création de nouveaux impôts qui taxeraient leur fortune, rapporte Radio-Canada.

Créé en 2015, Ressources en mouvement regroupe 200 jeunes fortunés à Montréal, Toronto, Ottawa et Vancouver.

DEUX IMPÔTS SUPPLÉMENTAIRES

En prévision de l’annonce du budget fédéral, le collectif a lancé une campagne de communication pour encourager la création de deux nouveaux impôts.

Ces jeunes riches demandent d’abord la mise en place d’un impôt sur la fortune des 10 % de Canadiens les plus riches. L’ensemble du patrimoine des contribuables les plus aisés serait ainsi taxé à des taux de 1 à 2 % de la valeur de leurs actifs.

Cet impôt apporterait 9 milliards de dollars dans les caisses du gouvernement fédéral, estime le groupe, qui se base sur une étude de l’organisme Canadiens pour une fiscalité équitable. Un sondage mené en mai 2020 par Abacus Data montrait que trois Canadiens sur quatre sont favorables à un impôt sur la fortune.

Aussi, le regroupement réclame la création d’un impôt de 10 % sur les successions les plus importantes. Une grande partie des membres de Ressources en mouvement sont de jeunes héritiers de fortunes familiales.

Ces Y nantis croient que de telles impositions permettraient à chacun de contribuer à sa juste part alors que le budget fédéral est profondément creusé par les mesures de soutien à l’économie canadienne.

D’autres gens fortunés ont pris des initiatives comparables. L’an passé, un groupe de milliardaires américains avait diffusé une lettre publique destinée aux prétendants à la Maison-Blanche, leur demandant de créer « une taxe modérée sur les fortunes d’un dixième des 1 % des Américains les plus riches ».

Plus tôt cette année, un groupe de 83 millionnaires a également appelé à taxer davantage les gens les plus riches.

Une étude récente du Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) de HEC Montréal a cependant relativisé l’incidence d’une augmentation de la taxation des plus riches.

Cette étude indique que les plus fortunés sont aussi les plus à même de se soustraire à l’impôt. Un accroissement de leur imposition pourrait alors se traduire par une stagnation, voire un recul des recettes fiscales qui pèsent sur eux.

La rédaction